Dimanche sur le circuit d’Eyguières, l’Ecole de pilotage ZF Grand Prix a donné rendez-vous aux enfants de la région pour une journée d’entraînement et de détection de talent en partenariat avec Dubois Moto et 400 000 motards.
Sous un ciel capricieux, quelques éclats de rire. Les enfants vêtus de cuirs et de bottes chahutent près de la piste humide aux côtés de Johann Zarco. Il n’y aura finalement pas de pratique aujourd’hui ou peu, surtout du théorique. Ensemble, ils revoient le tracé, le point de corde, la vitesse, tout y passe. Un dernier conseil à un enfant avant la pause déjeuner : « Ne sois pas le guerrier qui va vite sans réfléchir et qui ne passe pas le premier virage. Sois le guerrier intelligent et concentré. Soit celui qui va savoir prendre les risques au bon moment pour terminer la course en tête. »
À moins d’une semaine de la reprise du championnat, le ton semble donné…
Meilleurs temps des trois jours combinés à Jerez et à Valence (où le pilote effectue le meilleur tour jamais réalisé par une moto2 sur le circuit), notre tricolore a brillé durant la trêve hivernale. L’air serein, le visage souriant, il déclare : « la saison est longue et il ne faudra pas faire d’erreur, mais le fait d’avoir performé aux essais me donne confiance en mes capacités ».
Il reprend comme pour s’excuser: «Je sais aller vite, je sais ce que je suis capable de faire avec une moto, mais il faut aussi de la constance, et je me suis trop souvent laissé envahir par mes doutes, j’ai perdu trop d’énergie avec des questions inutiles ».
Il s’enquiert : « J’ai décidé de ne plus subir et de prendre plus de plaisir. Je sais rester calme à présent, être zen, et je prends le temps de comprendre et d’analyser, j’ai l’esprit clair. » Il conclut : « Les essais me l’ont prouvé, la clef de la réussite est là. » Entre chaque intervention, il sourit, s’éclaircit la voix et répète : « J’ai muri, j’ai grandi ».
Pour parvenir à cette métamorphose, l’hiver ne fût pas de tout repos. D’abord il a fallu changer les habitudes « abandonner le quantitatif, pour le qualitatif ». Il s’explique: « pour être devant, il faut savoir utiliser la réflexion et être capable de pousser au bon moment ». C’est dans cette nouvelle optique, que Johann Zarco établit au mois de janvier un nouveau record au guidon de sa Yamaha R6 sur le circuit d’Alès.
Nouveauté au programme, un entraînement physique intense avec un coach sportif (RG_sports) : cardio training, résistance, Kick Boxing, rien n’a été épargné au pilote: « Lorsqu’il n’y a pas de roulage important, je peux pousser quitte à être fatigué, ça m’aide à dépasser certaines limites de mon corps, tout en gardant un esprit clair ». Il poursuit : « J’arrive sur le circuit en forme, ce qui me permet de prendre plus de plaisir sur la moto et de moins subir ». Pour le combat, il s’explique : « c’était une idée de Laurent, ça me permet de développer et d’apprendre à gérer l’agressivité ». Il reprend: « je cherche l’équilibre parfait sur la grille de départ, je dois être calme, tout en laissant monter l’agressivité en moi. Parce qu’une fois les feux éteints, c’est le combat ».
Un silence, et le tricolore est déjà transporté au Qatar : « Il est possible pour moi de faire quelque chose de très bien ». Il lève la tête et parle d’un ton ferme: « J’ai envie de reprendre. Je vais rester calme et aborder les choses sereinement. C’est une moto que j’ai voulu avoir et que nous avons démarché. Si quelque chose ne fonctionne pas, nous saurons trouver la solution avec le Team ».
Lorsqu’on lui parle de ses rivaux, il ne met pas longtemps à donner des noms: « Sam Lowes à surpris tout le monde, il ne roule pas en Kalex mais va très vite. Il sera présent au Qatar car il a très envie. Tito Rabat est quelqu’un de constant, il faudra compter sur lui. » Puis il relativise et reprend : « En moto2, il peut y avoir des surprises, c’est toujours compliqué de citer des noms. On verra au moment venu …. »
Stay tuned!
Rejoignez-nous sur Facebook