Vingt et une heures quinze, dans les rues du Mans, Louis Rossi quitte sa séance d’entrainement et conclut une nouvelle journée chargée.
Téléphone à l’oreille, il se confie: « Je dois vivre comme un Athlète de haut niveau et gérer ma vie comme un chef d’entreprise ». Il explique: « Ce que l’on voit, c’est un spectacle : une course et un résultat final. Mais c’est bien plus. Mes journées commencent très tôt et se finissent très tard. À 6h, je suis au bureau pour démarcher des partenaires et j’enchaine sur deux séances de sport intenses. » Il insiste : « Je me lève chaque matin en m’imposant des objectifs à atteindre. C’est un choix de vie. Il y a beaucoup de boulot, ce n’est pas facile, mais je ne lâcherai rien ».
Car sous le cuir de Louis Rossi, se cache un véritable homme d’affaire. Durant chaque trêve hivernale, lorsque vient le temps de ranger les bottes, le pilote remonte ses manches et sert des mains afin de dénicher LE partenariat qui va surprendre ou innover.
En 2012, il parvient à réunir 280 000 euros pour intégrer le Racing Team Germany, puisque, nous le citons : « chaque rêve à un coût ».
Cette saison, il pousse le défi encore plus loin et évoque le désir de créer sa propre écurie avec son ami Alexis Masbou. La proposition est déclinée par la Dorna qui a atteint ses quotas sur la grille de départ. Louis Rossi relativise : « Cela nous a permis de monter un projet et de faire tomber pas mal d’inconnus, et évidemment nous allons tenter de remettre ça en place le plus rapidement possible ».
Une fois l’idée en tête, le pilote n’est pas homme à se laisser décourager. Pour le Manceaux, chaque obstacle est fait pour être surmonté et dépassé :
« Mon point fort, c’est mon mental. Je n’abandonne pas. Je sais ce que je veux et je me suis toujours battu pour l’avoir ».
Il explique : « Si l’on y regarde de plus près, chez Tasca racing, j’ai le schéma que je désirais: mon chef mécanicien français Laurent Pradon, et un châssis Tech3 que j’ai apporté”.
Il reprend : « Quelque part, j’ai monté ma structure dans mon équipe, et cela peut se transformer en galop d’essai. Peut-être que ne pas pouvoir monter notre projet cette année était un mal nécessaire, pour Alexis comme pour moi ».
Un rêve 100% tricolore semble alors émerger : « Il y a un véritable savoir-faire français, qu’il faut mettre en avant. Mon rêve sportif et mon envie humaine est de travailler avec des gens comme ceux de Tech3 par exemple. Merde, j’ai envie qu’on s’amuse et qu’on fasse briller la moto Française. »
Un silence, puis il reprend : « Aujourd’hui, on a une véritable pépite qui débarque: Fabio Quartararo. Je n’ai pas son talent, même si j’ai évidemment une place sportive à jouer en championnat du monde, mais j’ai une autre carte dans la manche pour apporter un plus à ma discipline, et Alexis aussi ».
Il explique : « Aujourd’hui on est capable de construire une équipe. D’abord pour nous, et ensuite pour les autres pilotes français qui voudront accéder à la catégorie reine par le biais du Moto2 ». Il conclut : « Peut-être que ce projet sera remis au goût du jour très rapidement si le vent nous est favorable … »
Un silence, puis il est à nouveau au Qatar : « C’était un weekend de dingue pour les français ! On a frôlé les deux Marseillaises ! »
Il se remémore la course et exulte : « Finir dans les 9 premiers mondiaux, ce n’est pas rien. J’étais très ému en rentrant au box. J’ai travaillé dur tout l’hiver et ce n’était pas pour rien. Dans ces moments-là, je pense à mes partenaires, aux gens qui poussent derrière moi pour que ça marche. »
Comme une promesse, il répète : « On s’apprête à faire une bonne saison. Notre objectif ? Des points, des points et des points ! Evidemment, une chute peut arriver, comme ne pas trouver les bons réglages de la moto, mais j’ai pleine confiance en mon équipe … et j’ai pleine confiance en moi ».
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