Les événements survenus lors du Grand Prix d’Argentine, à savoir le passage obligatoire par la voie des stands pour changer de machine, n’ont pas laissé les acteurs du paddock indifférents. Aujourd’hui, les pilotes s’interrogent quant à une modification du règlement MotoGP.
Passer par les stands afin de poser sa première moto et prendre la seconde, voilà une pratique à laquelle il n’est pas rare d’assister depuis quelques années. Cela arrive généralement lorsque la météo est bouleversée, les pilotes abandonnant (par exemple) leurs slicks pour une machine équipée de pneus pluie.
À Termas de Rio Hondo, cela s’est produit malgré un bitume resté sec pendant les 20 tours. En effet, les coureurs étaient obligés de changer de monture par mesure de sécurité après que Michelin ait connu des problèmes avec certains pneumatiques au cours du week-end. Le manufacturier français n’est pas le premier à qui cela arrive, Bridgestone ayant déjà été confronté au même souci en 2013 sur le Circuit de Phillip Island.
Mais en Argentine, au moment de s’arrêter, Alvaro Bautista a glissé, chuté et harponné l’un de ses mécaniciens. Cet accident intervenu lors du flag-to-flag a vivement fait réagir, et les pilotes remettent aujourd’hui en question la procédure d’un point de vue sécuritaire.
« Il est évidemment dangereux d’être dans la pitlane lors de ce genre d’événement, commente Valentino Rossi. Cela arrive souvent en Formule 1 que le pilote ne fasse une erreur et tape dans un mécanicien, comme cela s’est passé avec Bautista. J’ai vu la vidéo et je ne sais pas s’il a freiné trop fort, si le devant de son box était mouillé ou s’il arrivait un peu trop vite. »
Afin de remédier à ce type d’incident, le nonuple Champion du Monde ouvre des pistes : « Je pense que réduire la vitesse dans la pitlane, afin d’y rouler moins vite, serait une bonne idée dans l’optoque d’améliorer les conditions de sécurité ». Un avis que ne partage pas forcément son rival Marc Marquez, même s’il est d’accord sur le fait que des améliorations doivent être trouvées :
« Réduire la vitesse peut-être une bonne option, a-t-il déclaré, mais les pilotes se plaindraient alors de perdre trop de temps. Je pense qu’une autre mesure, par exemple limiter le nombre de personnes autorisées dans la pitlane, serait meilleur ». Quant à la présence même du flag-to-flag dans le règlement, l’espagnol ne le remet pas en cause : « C’est très difficile à gérer et cela peut paraître dangereux, mais pour moi c’est la bonne solution ».
À ce sujet, son compatriote Jorge Lorenzo est plus dubitatif : « À titre personnel je ne suis pas fan, mais par rapport à la diffusion télévisée et tout ce que cela peut englober, je pense que c’est mieux. Nous devons trouver le bon compromis afin de réduire les risques, pour les pilotes comme pour les mécaniciens. »
Le futur pilote Ducati, victime d’une chute lors du Grand Prix d’Argentine, évoque aussi la confusion qui règne dans la voie des stands : « Vous ne savez pas qui est derrière vous, ce qu’il va faire, sa vitesse, sa position… Nous devons travailler à réduire les risques, parce qu’il semble que cela va être la ligne directive pour le futur ».
Stay tuned!
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