Triste record pour le Japon



Six ans : depuis l’épreuve de la Catalogne, cela fait désormais six années pleines qu’un japonais n’a pas remporté un Grand Prix. Il s’agit de la plus longue période de disette pour les pilotes de l’archipel depuis leur toute première victoire.

En terminant troisième à l’issue de la course Moto2 le week-end dernier, Takaaki Nakagami est monté sur son premier podium de la saison. Son précédent remontait à Misano 2015, et avant lui Misano 2013. Autrefois considéré comme l’un des candidats aux meilleures places du championnat, le pilote Kalex s’est quelque peu relancé puisqu’il pointe aujourd’hui 7ème au classement général à 7 points d’Hafizh Syahrin (5ème).

Pour autant, Nakagami n’est toujours pas parvenu à s’imposer au moins une fois dans sa carrière malgré 110 tentatives, 7 podiums, 3 poles, 13 premières lignes et des écarts parfois infimes (il est passé à 3 reprises à moins d’une seconde d’un premier triomphe en 2013 à Indianapolis, Brno et Misano).

La dernière victoire japonaise date du Grand Prix de Catalogne 2010, lorsque Yuki Takahashi offrait à Tech3 ce qui figure actuellement comme le seul succès Moto2 de son Histoire. Quelques semaines plus tôt, son compatriote Shoya Tomizawa était devenu le premier vainqueur de la catégorie sur le Circuit International de Losail (Qatar).

Cela fait donc six ans que l’hymne du Japon n’a pas résonné sur les paddocks. Six ans, c’est tout simplement la plus longue période sans victoire nippone en Championnat du Monde depuis 1961 et la première gagnée par Kunimitsu Takahashi (considéré comme le father of drifting) à Hockenheim, Allemagne. 

 

Une relève qui n’arrive pas

Qu’il semble lointain ce début de XXIème siècle où Daijiro Kato, Shinya Nakano, Masao Azuma, Tetsuya Harada, Tohru Ukawa et autres Youichi Ui enchaînaient les victoires. En 2000 et 2001, 14 des 16 épreuves inscrites au calendrier du Mondial avaient vu au moins un triomphe japonais.

Pas un natif du Japon n’est aujourd’hui engagé en MotoGP pour une saison complète, et ce depuis le départ d’Hiroshi Aoyama. Si l’on excepte l’extra-ordinaire (c’est le cas de le dire) podium de Katsuyuki Nakasuga à Valencia en 2012, le dernier top-3 d’un japonais en catégorie reine remonte à Shinya Nakano au GP des Pays-Bas 2006. Makoto Tamada reste quant à lui le dernier à être monté sur l’estrade devant son propre public (Motegi 2005).

En Moto2, seul Takaaki Nakagami est aujourd’hui présent. Chez les Moto3 Hiroki Ono semble avoir manqué le coche : à bientôt 24 ans, il entame sa 2ème saison complète après avoir terminé 21ème du général l’an dernier. S’il parvient à briller (récent 6ème au Mugello), ses résultats sont tout sauf réguliers et le temps passant très (trop) vite, difficile de lui envisager un avenir aux avant-postes des « grandes catégories ». Quant à son compatriote Tatsuki Suzuki, 19 ans en septembre prochain, il ne parvient pas à trouver le déclic au guidon de sa Mahindra (9 points marqués en 2015).

D’où viendra donc la relève ? Peut-être de la Red Bull MotoGP Rookies Cup, où Ayumu Sasaki (15 ans) est co-leader du général après les 2 manches d’ouverture à Jerez (2-1). Du côté de l’Espagne, le Japon compte 3 pilotes engagés dans le fameux CEV (ou Championnat du Monde Junior Moto3). Au tiers du calendrier, Kaito Toba (Asia Talent Team) s’est d’ores et déjà illustré puisqu’il pointe 3ème après s’être imposé à Valencia. Son compatriote Kazuki Masaki est un candidat régulier au top-10, tandis que le Sasaki dont nous vous parlions plus haut est passé à 44 millièmes d’un podium à l’ouverture du championnat.

En attendant cela fait 108 Grands Prix que le Japon n’a plus gagné, et chaque week-end de course en rajoute un supplémentaire à la liste. Aura-t-on l’occasion d’entendre le Kimi Ga Yo cette année ? C’est tout le mal qu’il faut souhaiter aux quelques représentants de l’archipel présents en piste.

Stay tuned !

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