A Assen, en conférence de presse, un jeune pilote était tout sourire, il s’appelle Alex Rins, il lutte pour le Championnat du Monde Moto2. Il a 21 ans, tout l’avenir devant lui et il vient d’être enrôlé par Suzuki.
Un peu plus bas, spatialement parlant, un moins jeune pilote doit fulminer même s’il ne le montrera pas, il s’appelle Johann Zarco, il lutte pour le Championnat du Monde Moto2 dont il partage la tête avec le premier cité. Il a 26 ans, il a un peu moins d’avenir devant lui mais il a réussi d’excellents essais avec Suzuki au Japon, ce qui n’a malgré tout pas empêché les nippons de choisir son rival comme second pilote pour la saison prochaine.
Du point de vue de la cohérence de son discours, Suzuki a opéré un choix logique. En effet, dès son retour en Grand Prix, Hamamatsu a toujours déclaré avoir l’intention de faire grandir un jeune pilote en l’associant à un pilote plus expérimenté.
Il y a deux ans, les pilotes expérimentés ne voulaient pas entendre parler de Suzuki, du coup, seul Aleix Espargaro était tenté par le défi ! L’occasion était belle puisqu’il laissait de côté les CRT et qu’il endossait le rôle d’un pilote d’usine.
Deux ans plus tard, Suzuki ne tente toujours pas les pilotes du top mais en revanche, les éliminés des places en or deviennent sensibles à ses charmes. C’est le cas de Iannone qui, ayant refusé une offre au rabais de Ducati et n’étant ni dans le viseur de Yamaha ni dans celui de Honda, trouvait là une magnifique selle de substitution.
Après l’enrôlement de l’Italien, la question qui restait était de savoir qui de Rins ou de Zarco allait être choisi pour le seconder. Et pour les raisons évoquées plus haut, c’est finalement Alex Rins qui était choisi.
Choix logique, probablement juste mais pourtant, nous sommes convaincus que celui qui aurait pu amener le plus vite de bons résultats c’était Johann Zarco. Et qu’on ne parle pas de chauvinisme puisque votre rédacteur n’est pas de l’hexagone !
Cette saison, Johann Zarco a pris une carrure et une envergure qu’Alex Rins n’a absolument pas.
Souvenez-vous, à Barcelone, il y a quelques jours, lorsqu’un journaliste de la Gazzetta Dello Sport posait la mauvaise question en conférence de presse, souvenez-vous de l’intervention du Français, souvenez-vous de sa gestuelle lorsque Marquez voulait prendre la parole !
Souvenez-vous du petit signe de Johann lui demandant de le laisser parler. En remettant son titre en jeu et en le défendant bec et ongle, Zarco s’est offert de la hauteur, de la grandeur, de l’assurance. C’est d’ailleurs probablement cette assurance qui lui a permis de réussir de bons essais au Japon ou encore, lui permet d’impressionner par sa lucidité un certain Hervé Poncharal (ceux qui ont regardé Eurosport lors des essais libres comprendront). Johann Zarco n’est plus le pilote timoré de la saison dernière, Johann Zarco est le Champion du Monde Moto2 qui, après un passage à vide en France, a démontré à tout le monde qu’en 2016 non plus il ne lâcherait rien!
Alors oui, en effet, Johann Zarco a mis plus de temps que les autres à être prêts pour le MotoGP mais il méritait une chance car aujourd’hui, je suis convaincu que la saison prochaine, en MotoGP, il réussira de belles choses.
La France vendrait-elle mal ses champions ? Je ne répondrai pas à cette question mais lorsque la saison dernière Valentino Rossi se disait impressionné par les performances du Français, il y en avait encore pour trouver à redire.
Quoi qu’il en soit, dimanche, à Assen, Johann Zarco était mal parti mais calmement, le Français est remonté, a pris le meilleur sur ses adversaires pour le titre et sans l’arrêt prématuré de la course, il serait peut-être même revenu sur le vainqueur du jour.
Le Français a une fois de plus démontré tout au long du weekend qu’il est bel et bien le patron de la catégorie et que sa place dans une écurie d’usine il la méritait tout autant qu’un autre…quel que soit son âge !
Stay tuned !
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