Ce sont les grands perdants du Dutch TT, tous les deux victimes de chutes après avoir occupé la tête de la course. L’un, le plus grand, dans la catégorie reine. L’autre, le plus modeste, en Moto2. Samedi en fin d’après-midi, ils étaient assis l’un à côté de l’autre, pour la conférence de presse officielle où l’on réunit la première ligne MotoGP et les auteurs des deux autre pole-positions.
Pendant que Dovizioso et Redding s’expliquaient, eux deux discutaient à voix basse. Le journaliste suisse se devait donc de découvrir ce qui s’était dit derrière les micros éteints. «Dis-moi la vérité, Tom, Valentino voulait tout savoir des tests du Mugello avec KTM et tu lui as tout raconté, y compris les chronos réalisés. Alors que pour nous, tu te caches derrière un devoir de confidentialité?» Lüthi a souri: «Rien de tout cela. En fait, on a déjà eu quelques contacts, car j’aimerais une fois découvrir son ranch de Tavullia, aller m’entraîner avec lui et ses académiciens…»
Une demi-heure plus tard, les officialités étant terminées, chaque pilote présent s’est posé dans un coin pour répondre aux questions plus personnelles, dans leur langue maternelle. Des confrères allemands et autrichiens se sont rassemblés autour de Tom. Thème de la discussion, non pas la pole en Moto2, mais bien ces fameux tests en MotoGP avec KTM, dont on dit qu’ils auraient été très, très positifs.
«Tom, on raconte en Autriche que vous avez fait forte impression sur tout le team. Mais malheureusement, il y a longtemps que toutes les places sont prises en MotoGP, comment réagissez-vous?» Lüthi, habituellement si consensuel, a pris un ton sévère: «J’aimerais une fois pour tout dire que je ne comprends pas cette mode du jeunisme absolu; quand on voit qu’un garçon comme Stefan Bradl est déjà mis sur la bordure… Non, est-ce que tout le monde oublie celui qui est ici derrière (en montrant Valentino Rossi du doigt)?» Vale n’a pas hésité: «Tu parles de moi?» «Oui, on cause justement de l’âge des pilotes MotoGP», a traduit le Suisse en anglais. Et Valentino d’enchaîner: «Mais toi, tu as quoi? Pas encore 30 ans? Tu as tout le temps, encore de nombreuses années devant toi!»
Tapes sur l’épaule, fin de l’épisode. Le lendemain, Valentino Rossi et Thomas Lüthi allaient être les deux grands perdants du GP des Pays-Bas. Les deux «grand-père» dans un monde qui se veut trop jeune pour eux? Pensez-donc. Ils vont le prouver en cette seconde partie de saison. On prend les paris?
P.S.: Je découvre à l’instant, sur un site spécialisé en langue allemande, la déclaration d’un propriétaire de team MotoGP (nom connu de la rédaction): «La situation actuelle de Jonas Folger – un très jeune pilote, qui ne met plus un pied devant l’autre depuis qu’il a signé son contrat chez les grands – me donne des maux de tête. Pas seulement à moi, mais aussi à tout le team et aux gens de Yamaha.»
Stay tuned !
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