Quand j’ai commencé à suivre tous les GP – 1985 -, on avait transpiré un grand coup au Mans (le 21 juillet), mis ensuite le cap sur le nord (Silverstone, le 4 août), avant de plonger dans la piscine suédoise d’Anderstorp (une semaine plus tard). Encore un petit effort, un clin d’œil à l’Adriatique (1er septembre) et le boulot était terminé, jusqu’au printemps suivant…
En cette année-là, forcément historique – les deux titres de Freddie Spencer, pas ma présence sur les circuits! -, un Français montait sur la troisième marche du championnat 500 (Christian Sarron), son compatriote Raymond Roche était septième, juste devant un Belge, Didier De Radiguès.
Cette année-là, la Suisse vivait le début de l’aventure «Parisienne». Une année plus tôt, cette marque de cigarettes du groupe Burrus était devenue sponsor du team de feu Michel Métraux, ancien champion de Suisse de motocross, qui a aidé plusieurs générations de pilotes suisses et français (le regretté Michel Rougerie, Pierre Bolle) et qui a été l’âme fondatrice et le premier président de l’IRTA, l’Association des teams professionnels de GP.
Cette année-là, géniale idée de marketing, Michel Métraux s’était attaché les services d’une légende du deux-temps, le plus Italien des Allemands, Jörg Möller, qui avait auparavant conçu notamment les MBA, Ad Majora et les Morbidelli. Jörg et son équipe avaient imaginé un châssis et un moteur originaux et la Parisienne, aux mains du grand Jacques Cornu, avait marqué son premier point à son premier GP (10e en Afrique du Sud). Avec au guidon un pilote qui avait failli mourir quelques mois plus tôt dans un accident de la circulation et qui, handicapé encore par les effets du choc – il avait subi une trépanation -, avait terminé l’épreuve en voyant un peu moins à chaque tour. Cette année-là, fin juillet, on était à trois GP des grandes vacances et Pierre Bolle avait succédé à Jacques Cornu aux commandes de cette moto artisanale dont les meilleurs résultats allaient rester des sixièmes places. Jacques, lui, était devenu pilote Honda.
Fin juillet 2016. Aujourd’hui. Nous sommes en vacances. Mais il reste devant nous neuf GP, soit autant que ceux qui se sont déjà déroulés. Christian Sarron et Didier de Radiguès travaillent pour la télévision, Jacques Cornu et Pierre Bolle ne sont pas encore à la retraite, Michel Métraux est au Ciel mais son œuvre se poursuit via l’engagement du groupe industriel SAG (Swiss Automotive Group) dirigé par son fils, Olivier, et qui comprend notamment les marques carXpert, Garage Plus, Technomag et Derendinger.
Juillet 2016. Tom Lüthi, Dominique Aegerter et Robin Mulhauser ont passé les deux derniers jours à découvrir le Red Bull Ring, à Spielberg (Autriche). La semaine précédente, «Domi» et «Robin» étaient à Brno, Tom déjà dans les montagnes de Styrie, cette fois dans sa peau de pilote de test du projet MotoGP KTM. Dans quelques heures, Aegerter sera dans un avion: direction le Japon, où il participera aux Huit Heures de Suzuka, avec la Honda FCC officielle. Les vacances ne sont décidément plus ce qu’elles étaient. Et dans quelques jours, peut-être juste pour la reprise, on saura où nos gars rouleront la saison prochaine.
PS: Ceux qui, il y a une semaine, pensaient que j’avais abusé de quelques herbes qui font rire avant d’écrire ma chronique «Songe d’une nuit d’été», feraient bien de la relire attentivement. Peut-être que dans quelques semaines, ils se diront: «Ouah, le con, il avait raison, Lüthi va rouler KTM en Moto2!»
Stay tuned !
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