Rossi : la Légende sera disponible en librairie à partir de demain, jeudi 10 novembre. Michel Turco, journaliste émérite et auteur du livre qui paraît aux Éditions Solar, nous en a dit un peu plus à son sujet.
Il est l’une des plumes les plus célèbres de la presse moto française. Journaliste depuis près de 25 ans, Michel Turco sort cette semaine son dernier livre intitulé Rossi : la Légende. Plus de 200 pages qui reviennent sur la carrière du Docteur, de son enfance en Italie à ses derniers exploits avec Yamaha en passant par les facéties, l’aventure Ducati ou encore les triomphes édificateurs de son histoire.
L’auteur, présent dans les paddocks lorsque le héros de Tavullia y est arrivé en 1996, a suivi l’intégralité de sa carrière et assisté à son ascension. Souvenirs, témoignages et documents viennent ainsi enrichir le contenu des écrits que vous pourrez découvrir dans quelques heures. En prime, une préface rédigée par l’américain Wayne Rainey – triple-champion du monde 500cm³ entre 1990 et 1992 – et une postface signée par… Valentino Rossi lui-même ! Un gage de qualité, et un fait suffisamment rare pour être souligné.
De la piste aux lignes
Ce nouvel ouvrage ne sera pas son premier consacré à l’emblématique numéro 46 coloré de jaune. En 2005 (déjà !) était publié De la piste aux étoiles, sur lequel il revient en premier lieu : « Je l’ai fait en 2005 avec un certain Dino Di Meo, qui était à l’époque journaliste chez Libération. C’est un bouquin que j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire, surtout que nous l’avons fait à deux avec des compétences différentes ». Onze ans plus tard, Rossi : la Légende vient compléter sa liste d’oeuvres.
Parce que le sujet n’intéresse pas forcément les éditeurs, sortir un livre consacré à un sport mécanique n’est pas chose facile à réaliser. « Depuis quelques années je publie le Livre d’or de la moto chez Solar donc j’ai de bonnes relations avec eux, explique-t-il. Il y avait un directeur de collection, Benoît Bontout, et on parlait de ce qu’on pourrait faire au niveau de la moto ». Le sujet s’est alors naturellement imposé, bien que soumis à certaines critiques. « Des gens me disent »Rossi c’est facile, c’est pour faire de l’argent ». En l’occurrence, si j’en gagne un peu je serais très heureux mais il faut savoir qu’aujourd’hui, quand un éditeur parle de moto il ne gagne pas vraiment d’argent ».
Selon lui, le choix de s’axer sur Rossi correspond aussi à une question de fond et de légitimité : « Quand j’ai écrit le livre de 2005 ça faisait dix ans qu’il était en GP ; dix ans plus tard il est toujours là, il continue à gagner. J’avais envie de raconter la suite mais autrement, sous la forme d’un livre vraiment rédigé et pas illustré. La photo est anecdotique, il y a 2 cahiers de 8 pages. C’est avant tout une biographie non-officielle ». En outre, l’homme maîtrise son sujet pour en conter les prouesses chaque semaine depuis deux décennies : « J’ai suivi sa carrière depuis le début, je m’entretiens régulièrement avec lui, j’ai des témoignages, des documents… et l’éditeur avait envie d’un bouquin sur un champion. Or, qu’on l’aime ou pas, Valentino est le champion de la moto, le pilote incontournable. »
« Du respect pour tous les pilotes »
Au cours de sa carrière, Michel Turco s’est toujours montré exemplaire en termes d’objectivité. Publier un ouvrage centré sur Valentino Rossi ne signifie pas pour autant dénigrer ses concurrents ou prendre parti. Le préciser est important : « Il y a des gens pour lesquels je perds de la crédibilité en écrivant un livre sur Rossi. Je veux bien accepter la critique, mais il faut que ces personnes lisent le livre. Je ne suis pas un groupie, la moto est un milieu qui me fascine et j’ai du respect pour tous les pilotes, que ce soit lui, Marquez ou Lorenzo ». Et le journaliste de rajouter que « comme tout individu, Rossi a une part d’ombre. J’en suis tout à fait conscient et je pense que dans mon livre elle est mentionnée ».
Tout pilote présente de l’intérêt et chacun a une histoire à raconter. Pour ce qui est de Rossi, l’auteur ne manque pas d’éléments. Entre deux questions, Michel nous glisse dans les coulisses de la rédaction : « Quand tu l’as en interview ou à ses points presse il raconte toujours quelque chose, détaille-t-il. Il va dans le détail, explique ce qu’il ressent, ce qu’il a fait dans sa journée… Alors oui c’est très compliqué de l’avoir, il ne veut plus donner d’interview en tête à tête (sauf aux télés). Par contre lorsqu’il a des obligations, et même s’il est souvent en retard, il a toujours quelque chose d’intéressant à dire quand il s’exprime ».
Avec deux ouvrages consacrés à Valentino Rossi, un portant sur l’américain Kevin Schwantz (Kevin Schwantz : itinéraire d’un surdoué) et d’autres sur l’univers du sport moto en général, il est l’une des figures de ce pan de la littérature. Alors quid du prochain tome ? Et pourquoi pas sur un tricolore tiens ? « Bien sûr que j’aimerais pouvoir écrire un livre sur les pilotes français, répond-il avant d’en revenir à un problème évoqué plus haut : Il faudrait que ça puisse intéresser les éditeurs, que les livres se vendent, etc. Par exemple j’ai suivi toute la carrière de Randy de Puniet, souvent décrié alors qu’humainement c’est un super mec. J’aimerais bien raconter l’histoire de gars comme lui ».
Une plume parmi les roues
Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Michel Turco est à retrouver chaque semaine dans les pages de Moto Revue. Sa première saison en tant que reporter sur les GP date de 1991, une place qu’il occupe toujours 25 ans plus tard. « J’ai la chance d’être envoyé spécial, confie-t-il. Je dis bien »la chance », parce qu’aujourd’hui de moins en moins de journaux ont des envoyés spéciaux. Moto Revue est le dernier magazine en France – voire en Europe – à avoir un envoyé spécial plus un photographe. On fait tous les Grands Prix depuis les essais jusqu’aux courses? mais aussi un peu d’Endurance, de Superbike… ».
Parallèlement, il tient aussi un trimestriel nommé GP Racing et notamment dédié à la compétition moto. « Ça vient en complément de Moto Revue, aux éditions Larivière. C’est un magazine qui a pris la suite de L’Intégral, pour lequel on militait depuis un moment avec Jean-Aignan Museau, le chef des sports et photographe qui m’accompagne sur les Grands Prix ». Sort également, de manière annuelle et généralement début décembre, un Livre d’or de la moto revenant en détail sur le championnat qui vient de se clôturer. Si jamais vous manquez d’idées pour le prochain Noël…
Fort de son expérience et de son expertise, il lui arrive également de collaborer avec L’Équipe : « On me confie les GP situés hors de l’Europe car ils ont pas d’envoyé spécial, complète le journaliste. Une participation importante à ses yeux : C’est quelque chose que j’apprécie car c’est une vitrine, même si chez les passionnés c’est un quotidien critiqué. Ils disent que L’Équipe traite mal et peu de moto. Ça me tient donc à cœur car c’est important qu’un grand quotidien sportif national puisse parler de moto. Dans ces moments-là, j’essaie de promouvoir ce sport ».
Michel Turco, certains en connaissent aussi la voix grâce au petit écran. « J’ai été pit-reporter pour Eurosport pendant quelques années, rappelle-t-il, mais ça s’est malheureusement arrêté ». Il y a quelques mois, les téléspectateurs ont eu le plaisir de le retrouver sur France 3. « France Télévisons m’a proposé de commenter le Grand Prix de France avec Christian Choupin, et je l’ai fait avec plaisir ». L’épreuve du Mans rassemblera alors près de 800 000 personnes sur le canal du service public.
Quant à un retour à l’antenne en 2017, l’idée l’enchante mais rien n’est confirmé : « Au delà des audiences, la rédaction en chef était plutôt satisfaite de notre duo donc j’espère que ce sera encore le cas. De source presque sûre, je sais que France 3 devrait retransmettre le prochain GP de France. Après, que j’en sois ou pas, à ce sujet je n’ai pas d’assurance mais je l’espère ». Réponse dans quelques mois. En attendant, rendez-vous dès demain en librairie.
Vous pouvez également commander Rossi : la Légende sur le site de la Fnac ou via Amazon.
Stay tuned !