On lui donnerait le Bon Dieu sans concession. Il est discret. Il sait se taire dans ce milieu où il y en a tant qui parlent trop. Il est resté un jeune homme normal, qu’on a vu l’autre soir quitter le circuit sur son scooter, alors que la nuit était déjà tombée. Car Maverick Viñales est aussi un sacré bosseur, comme le boxeur qui passe des heures à transpirer en tapant sur un sac de sable.
Tiens, l’image du boxeur, pas mal du tout. Car en deux GP, les deux premiers de la saison 2017, Viñales en a mis du monde ko. Comme Jorge Lorenzo, dont il a hérité le guidon chez Yamaha, qui fait la gueule, avoue des erreurs dans ses choix techniques et commet des gaffes inhabituelles – il est tombé dès le premier virage.
Marc Marquez, le grand adversaire de Maverick, a limité les dégâts au Qatar, sur un circuit où il savait qu’il n’était pas en mesure de jouer la gagne; mais ce week-end, la course devait être sienne, malgré les chutes – deux aux essais -, malgré cette frayeur acrobatiquement contrôlée lors de son essai de départ, samedi en fin de journée. Mais c’est bien lui qui était en pole, qui allait d’emblée imprimer un rythme incroyable. Mais qui allait tomber. Une fois encore…
Dovizioso, le dauphin de Viñales au Qatar? Comme si les soucis de Lorenzo étaient contagieux au sein du team officiel Ducati, l’Italien n’a jamais été en mesure de se battre pour le podium; en course, comme ici-même l’an dernier avec Iannone, comme au Texas il y a douze mois avec Pedrosa, il s’est trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment, quand Aleix Espargaró est tombé.
Pedrosa? Avec Cal Crutchlow, il a tout fait pour que brillent les couleurs Honda, mais lui aussi est tombé, au même endroit que son équipier. Même moto, mêmes maux, mêmes regrets. Ils se sont certes tous relevés sans blessures, mais il est des situations où les bleus à l’âme sont plus douloureux que des hématomes sur un corps musclé.
Il n’en reste donc qu’un seul. Et lequel! Toujours le même, Valentino Rossi, si loin aux essais, mais toujours aussi présent en course. Un sourire de jeune premier qui est si content d’être deuxième: «La bagarre avec Cal Crutchlow a été formidable, mais difficile. Le plus beau moment? Ce fut le dernier tour, je me suis totalement décontracté, je me suis régalé.» Il n’est pas masochiste, Valentino Rossi, mais c’est bien lui qui résiste encore le mieux aux coups portés par son équipier depuis le début de leur cohabitation. A ce jour, il n’est pas encore battu. Ni aux poings. Ni aux points!
Stay tuned!
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