Valentino Rossi et Ducati : la chronique d’une mort annoncée (1ère partie)



Huit courses, 1000 kilomètres, c’est long lorsque le pilote et son écurie ne vivent plus en accord et en harmonie.

Et pourtant, c’est par là que Rossi et Ducati vont devoir passer avant de pouvoir se saluer une dernière fois, à Valence, où chacun repartira de son côté et où personne ne sortira grandi de ce mariage raté.

Ducati a perdu sa marque de fabrique, a confirmé sa lenteur en matière de développement déjà décriée par Casey Stoner et a gagné une moto dont personne, à Borgo Panigale, ne semble savoir qu’en faire. La preuve, on a même voulu la confier à un Japonais (lire ici).

Rossi de son côté, retournera chez Yamaha avec une tache indélébile sur son palmarès, un pari sportif raté, deux saisons perdues et sa légendaire image de grand metteur au point quelque peu écornée.

Mais, maintenant que le divorce est scellé, on peut se permettre d’écrire certaines choses et même de se poser certaines questions sans pour autant être considéré comme un OVNI.

Deux jours avant le premier Grand Prix de l’année, au Qatar, là où Valentino Rossi et Ducati ont connu leur premier gros clash public, « ll Resto del Carlino », un quotidien italien, avait été le premier à annoncer qu’en 2013, grâce à Coca-Cola, Valentino Rossi roulerait de nouveau en Yamaha (lire ici).

Bien entendu, à ce moment-là, certains observateurs (ceux qui pensent toujours tout savoir  et qui prêtent à la presse les plus mauvaises intentions du monde) avaient pris le journaliste pour un fou.

Et pourtant, quatre mois plus tard, l’opération du retour de Rossi chez Yamaha ressemble furieusement à ce que ce journaliste avait annoncé, en avril.

Dernièrement, la décidément bien informée Gazzetta dello Sport, affirmait que l’affaire était entendue depuis début juin.

Et un gros indice nous permet de donner raison à la gazette rose italienne. Pour ça, Il faut se souvenir des négociations de Lorenzo avec Honda et des paroles de Livio Suppo qui avouait qu’il n’aurait jamais pensé que Yamaha pourrait surenchérir sur l’offre de la maison de Tokyo. Pour rappel, le HRC était prêt à offrir plus à Lorenzo pour qu’il vienne que ce qu’il avait décidé d’offrir à Stoner pour qu’il reste !

Lors de l’officialisation du renouvellement de son contrat…le 12 juin, Lorenzo déclarait d’ailleurs à propos de Yamaha : « ils ont fait de gros efforts pour me retenir dans le team d’usine » (lire ici).

Et comment une écurie en difficulté et en mal de sponsors depuis deux ans, a-t-elle pu se permettre de surenchérir sur une telle offre ?

N’y avait-il pas déjà, à ce moment-là, l’assurance de toucher les millions du sponsoring que Valentino Rossi amènera jusqu’à Iwata ?

Et du côté de chez Ducati, il est fort probable qu’on était aussi au courant de ce départ depuis bien plus longtemps que ce qu’on veut bien le faire croire.

Certainement depuis qu’ils négocient avec Crutchlow sur la place publique et peut-être avec Dovizioso dans l’arrière-pièce.

Il n’y a donc pas eu de miracle Rossi mais comment aurait-il pu en être autrement ? Penser qu’en quelques mois, Ducati pourrait fabriquer une moto compétitive en adoptant une technique qui n’est pas la sienne et que donc, elle ne maîtrise, était utopique.

Mais maintenant, on fait quoi chez Ducati ?

Les rouges se retrouvent avec une moto qui, bien qu’en léger progrès, semble encore très loin de pouvoir gagner. Cette machine a été créée pour Rossi et pour ce faire, Ducati a été jusqu’à laisser tomber son identité, son carbone, son châssis porteur…

Rossi est parti mais le chantier derrière lui est énorme et bien qu’Audi ait fait la promesse de soutenir le Reparto Corse, il semble tellement énorme, qu’il est absolument impossible, à l’heure actuelle, d’imaginer un scénario de sortie de crise.

Valentino Rossi, en tout cas, ne le voyait pas et c’est ce qui l’a poussé à partir, Dovizioso ne semble pas le distinguer avec clarté et c’est probablement pourquoi il hésite à signer !

Ducati fait peur et, aujourd’hui, pour un top pilote, aller chez les rouges ressemble à s’y méprendre à une punition, sauf peut-être pour celui que la course moto n’intéresse plus… « Pronto Casey ? C’est Filippo, Carmelo et Ruppert ici, on a un truc à te proposer… »

Stay tuned !

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