Mugello 2010, samedi matin, deuxième séance d’essais libres. Coup de théâtre. Valentino Rossi chute à la chicane Biondetti. Il se relèvera avec une fracture ouverte du tibia droit.
A l’heure actuelle, ce souvenir hante encore les mémoires des supporters du champion italien. De plus, cette lésion était vraiment la première blessure sérieuse de la carrière de Valentino Rossi. Pourtant, avant cela, le Mugello était l’arène de Rossi, là où il réalisait ses plus belles prouesses. Au total, il compte neuf victoires, dont sept d’affilées entre 2002 et 2008 sur le tracé toscan, toutes catégories confondues. La dernière, elle, commence à dater. En effet, c’était en 2008 alors qu’en 2009, il terminait troisième après un départ sur piste humide pour une arrivée sur piste sèche. 2010, on connait l’histoire. En 2011 et 2012, « The Doctor » était aux prises avec une Ducati Desmosedici qui ne convenait pas à son style de pilotage. Son meilleur résultat au Mugello à son guidon est donc assez lointain avec la cinquième place l’an dernier.
Cette année, en revanche, tous les espoirs sont permis. Il a retrouvé la Yamaha, qu’il qualifie comme « sa » moto et son public, présent en nombre cette année (contrairement aux deux dernières saisons), lui donnera une source de motivation supplémentaire pour empocher sa dixième victoire sur ce circuit (avant un dixième titre… ?).
Cependant, il devra construire son week-end séance après séance et ne pas attendre le warm-up pour trouver une solution comme lors de ses glorieuses années. Car, maintenant, ses adversaires sont bien plus redoutables…
Commençons par le leader du championnat, Dani Pedrosa. Le protégé d’Alberto Puig a marqué de son empreinte le Grand Prix de France, devenant le troisième pilote de l’histoire à inscrire plus de 3000 points en carrière, rejoignant Loris Capirossi et Valentino Rossi. Le pilote de la Honda Repsol numéro 26 n’a gagné qu’une fois en MotoGP sur le tracé italien, en 2010. Pourtant, rien ne semble pouvoir l’arrêter cette année. Pour preuve, avec 83 points au compteur avant ce cinquième rendez-vous du calendrier, il réalise son meilleur début de saison depuis son arrivée en MotoGP. Il possède également 60 % des dernières victoires en MotoGP (neuf sur les quinze dernières courses). Et si c’était l’année Pedrosa ?
Mais, de l’autre côté du box Repsol, on ne l’entend pas de cette oreille. Marc Marquez est flamboyant en ce début de saison. Il fait déjà mieux que Lorenzo en 2008 et égalise les records de Biaggi en 1998, ils ont d’ailleurs exactement le même nombre de points après le même nombre de courses en catégorie reine ! Cependant, si l’espagnol est sur le podium dimanche, il dépassera l’empereur romain avec cinq podiums contre quatre pour l’italien. D’autres chiffres pour montrer le talent de Marquez. Sur ses 50 derniers départs, il a gagné à 27 reprises, soit 54 %, est monté sur le podium 39 neuf fois, soit 78% et a réalisé 26 pôles, soit 52 %. Des chiffres qui parlent…
Pour Jorge Lorenzo, en difficulté au Mans, le Mugello sonne comme une reconquête. Le majorquin devra défendre son succès de l’année dernière mais également de 2011, tous deux acquis d’une main de maitre. Pour cela, il devra surmonter les difficultés de la Yamaha dans la grande ligne droite et profiter de ses qualités dans les grandes courbes.
Enfin, ce week-end, Ducati évoluera à domicile. Cinq pilotes seront sur le pont. Andrea Dovizioso sera le fer de lance de la marque italienne, le natif de Forli était sur le podium au Mugello lors des trois dernières courses. La série continuera-t-elle cette année ?
Son coéquipier, Nicky Hayden, n’a signé qu’un podium au Mugello, en 2006, année de son titre.
Chez Pramac, Ben Spies fera son retour. Le texan n’est jamais monté sur le podium et aura pour objectif premier de retrouver des sensations.
Andrea Iannone, quant à lui, peut prétendre à un bon résultat. Toujours à l’aise sur ce circuit, vainqueur l’an dernier en Moto2, il a déjà pu apprendre la piste à bord de la Ducati de MotoGP. Un plus.
Michele Pirro, lui, sera de nouveau wild-card et aura pour objectif de développer la Desmosedidi « laboratoire » plutôt que de chercher à faire une place.
On retrouvera les pilotes en piste demain et on se retrouvera après le Grand Prix pour l’analyse, en chiffres et en stat, de ce GP d’Italie, un des plus beaux de la saison.
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