13ème temps de la séance qualificative en Moto3, Alexis Masbou avait la tête des mauvais jours. Depuis plusieurs semaines, le Français ne parvient pas à avoir de bonnes sensations sur le train avant de sa machine et ses résultats en pâtissent. En pleine séance de soin sur son doigt fracturé au Japon, Alexis nous explique ses difficultés et comment il voit la course de demain.
GP-Inside : Alexis, on te sent en difficulté sur la machine depuis le début de week-end, pourtant la course de Phillip Island aurait pu laisser croire que la période de vache maigre était passée ?
Alexis Masbou : « Honnêtement, on s’attendait à mieux que ça. J’ai limité la casse en étant proche du top 10 mais je ne suis pas à la place que je visais. On a des problèmes qui reviennent sans cesse, nous n’arrivons pas à les résoudre de manière définitive. C’est frustrant parce que j’ai le sentiment de pouvoir donner beaucoup plus et dès que j’essaye d’en faire davantage, je chute comme ce matin. On voit les autres progresser, et nous, on ne trouve pas de solutions, ce n’est pas facile à vivre ».
GP-Inside : Quel est ce problème qui revient de manière aussi récurrente ?
Alexis Masbou : « On a des soucis au niveau des entrées en virages, on a 2 cas de figure : soit on a du mal à arrêter la moto, soit l’avant se met à glisser. Et nous n’arrivons pas, avec mon équipe, à régler la moto pour qu’elle soit stable dans les virages tout en évitant qu’elle ne « croise les skis » en courbe pour garder de la vitesse. L’aspect décourageant, c’est que nous avons essayé beaucoup de choses mais on tourne en rond car aucune solution de résout durablement le problème ».
GP-Inside : Ce qui est étonnant c’est que tu arrives quasiment à chaque fois à faire mieux en course qu’en qualification. Une fois le départ donné tu oublies toutes les imperfections de ta machine ou vous trouvez une solution « potable » systématiquement à la dernière minute ?
Alexis Masbou : « Il arrive régulièrement qu’on trouve des solutions plus efficaces lors du warm up et on les exploite en course. Après, il est évident que je suis plus un pilote de course plutôt qu’un pilote de qualif, exercice dans lequel je n’arrive pas toujours à aller chercher les 2 ou 3 dixièmes de seconde qui font la différence et en ce moment, ces quelques dixièmes peuvent faire gagner 5 ou 6 places sur la grille. En course, je suis régulièrement proches de mes chronos de qualification, voire parfois plus rapide, et si tu arrives à être régulier sur des bons chronos, cela permet d’avoir un bon rythme et de faire des courses intéressantes. Mais plus tu pars de loin, plus c’est difficile ».
GP-Inside : Il y a un plan secret pour figurer dans le groupe de tête demain comme tu l’avais fait en Australie ?
Alexis Masbou : « Non, il n’y a pas de plan. On a la possibilité de rouler avec les meilleurs, même si je suis conscient que nous sommes en difficulté en ce moment. Il va falloir s’accrocher à leur groupe dès le départ, tout en évitant de commettre une erreur et de chuter. Ce qui me paraît évident, c’est que je vais être obligé de prendre des risques pour suivre le rythme et ensuite, dans les derniers tours, c’est encore autre chose, on sait que tout sera possible ».