Pol Espargaro a terminé son Grand Prix d’Autriche dans les graviers après un accrochage avec Miguel Oliveira. Il s’en sort indemne et impatient de rouler à nouveau ce week-end, car avant le drapeau rouge, il s’est senti en mesure de remporter la première course.
Pol Espargaro a été l’un des grands perdants de la sortie du drapeau rouge et du deuxième départ du Grand Prix d’Autriche, dimanche. Le pilote KTM était en tête de la première course, lorsque s’est produit l’accident entre Johann Zarco et Franco Morbidelli. Il avait réussi à se défaire de ses adversaires – Andrea Dovizioso, Jack Miller, Joan Mir – et commençait à se mettre à l’abri, quand il a dû couper son effort dans le 9e tour.
Les pilotes sont ensuite repartis pour 20 tours. Problème : il ne lui restait aucun pneu arrière medium, celui qui lui allait le mieux. Pol Espargaro n’avait pas pensé à en mettre un de côté, en cas d’incident de ce genre. « C’est ma faute, la faute de l’équipe, de tout le monde, a-t-il admis en conférence de presse, dimanche soir. Nous ne nous attendions pas à ce qu’un drapeau rouge soit sorti et ça a été le cas. »
Il a alors chaussé sa KTM RC16 d’un pneu arrière soft, qui l’a mis en délicatesse. « Nous étions très forts et j’étais en mesure de m’échapper de Dovizioso, puis est arrivé le drapeau rouge. Nous devions changer les pneumatiques pour cette course de 20 tours. Nous avons mis un pneu arrière soft, une erreur. Nous n’avions pas le bon pneu pour la deuxième course. Sur la première course j’ai eu la sensation que j’aurais pu m’échapper. J’étais plus fort que les autres au freinage. Sur la deuxième je ne pouvais pas arrêter la moto, j’élargissais dans les virages. »
Toujours présent dans le groupe de tête, Pol Espargaro était à la limite et a commencé à voir les meilleurs s’en aller. Il s’est retrouvé 5e, sous la menace de Miguel Oliveira. L’Espagnol a fait un nouvel écart au 9e tour, et le Portugais a tenté de s’infiltrer à l’intérieur. Il y a eu contact au moment où Pol Espargaro a tenté de reprendre sa ligne, et les deux hommes sont tombés.
Une semaine après son accrochage avec Johann Zarco à Brno, le pilote KTM finit à nouveau par terre après avoir touché un autre pilote. Mais cette fois, il n’en veut à personne car il est convaincu que Miguel Oliveira ne l’a pas fait exprès. « Nous avons parlé avec Miguel. Je suis sorti large, parce que j’élargissais dans chaque virage. J’étais à l’extérieur et lui a l’intérieur, nous nous sommes touchés ; c’est un incident de course. Je ne pouvais pas le voir et lui non plus ne pouvait pas me voir. Je connais Miguel, nous avons une bonne relation, s’il l’a fait c’est parce qu’il pensait que c’était un dépassement possible. » Fin de l’histoire.
Ce nouveau résultat blanc « fait un peu plus mal car nous étions en Autriche et j’avais beaucoup plus envie de bien faire », poursuit Pol Espargaro. Il est surtout persuadé que sans le drapeau rouge, il aurait pu remporter son premier Grand Prix en MotoGP. « Après les 8 premiers tours, vu comment nous allions, la lutte avec Dovizioso, le gain de positions et le fait que je m’échappais un peu, c’est rageant parce que nous aurions pu nous battre pour la victoire. Je suis un peu plus calme parce que j’ai vu que je pouvais le faire, que la République-Tchèque n’était pas une occasion unique, et que le week-end prochain, si nous faisons les choses bien, nous aurons l’opportunité de nous battre pour gagner. »
Le Catalan ne veut donc « pas penser en la malchance, ça ne mène à rien. Il faut tourner la page, évoluer ». Il se tourné vers le Grand Prix de Styrie, qui se déroulera à nouveau sur le Red Bull Ring de Spielberg, ce week-end. « J’ai hâte pare que je crois que nous avions la meilleure moto de la grille sur la première course, avec les bons pneus. Nous étions les plus rapides, je m’échappais un peu de Dovizioso. Si nous ne revenions pas rouler ici je serais en colère parce que, comme à Brno, nous avions la meilleure moto. Nous aurions pu jouer la victoire. »
Passablement énervé quand le drapeau rouge a été sorti, Pol Espargaro s’est ensuite calmé lorsqu’il a vu le replay de la chute. « La chute a été très dure à voir. Valentino Rossi est passé à quelques centimètres (de la catastrophe). J’ai la chair de poule en pensant à ce qui se serait passé si la moto avait heurté Valentino, donc nous devons être contents parce que rien n’est arrivé. Nous parlerons de l’accident lors de la prochaine Commission de sécurité. »
Il n’a pas souhaité se risquer à d’autres commentaires, voulant éviter de nouvelles polémiques après celles de son accrochage avec Johann Zarco. Il a simplement rendu explicite le fait que « Morbidelli n’est pas tombé seul », donc que le Français a une part de responsabilité. « Personne ne s’accroche seul, ça a été un contact entre deux pilotes. Ça n’a pas été la chute d’un seul mais un contact entre deux. Je ne vais pas parler de ce qu’il s’est passé, parce que chaque fois que je parle de ces choses ce n’est pas bon pour moi. »
Championnat MotoGP après le GP d’Autriche : 1. Quartararo 67 pts, 2. Dovizioso 56 (-11), 3. Viñales 48 (-19), 4. Binder 41 (-26), 5. Rossi 38 (-29)… Classement complet ici