« C’est la Troisième guerre mondiale et les gens doivent le comprendre » : Michele Zasa, responsable de la Clinica mobile, appelle les populations à écouter les consignes sanitaires et respecter le confinement.
En temps normal, Michele Zasa aurait dû être en train de se préparer pour le troisième Grand Prix moto de la saison 2020, celui des Amériques. L’épidémie de maladie à coronavirus, mondiale (537 042 cas détectés, 24 110 morts, 176 pays/territoires touchés), paralyse le championnat du monde. Mais cela ne veut pas dire qu’il ne travaille pas : réanimateur anesthésiste, il est mobilisé en première ligne pour faire face à l’urgence sanitaire.
Michele Zasa travaille dans les voitures médicales du 118 à Parme, ville italienne. Son pays est le plus touché d’Europe en cas détectés (80 589 cas détectés), le premier mondial en décès (8 215). Dans un article publié dans La Gazzetta dello Sport, il appelle la population à suivre les consignes demandant le confinement général. Nous le republions ici :
« J’ai vu beaucoup de choses difficiles dans ma vie de médecin, mais là c’est au-delà. Nous n’avons pas encore atteint le sommet mais la situation est très mauvaise. Nous recevons des appels, allons chez les gens et c’est presque toujours pour le COVID-19. Nous sommes en guerre et je voudrais que ce soit clair.
Les premiers à courir le risque sont précisément les membres du personnel soignant, les bénévoles, les agents de la protection civile, qui ont dû se préparer très rapidement à une situation d’urgence absolue. Je vous assure que c’est, pour nous tous, un stress permanent et très élevé. Nous devons suivre des procédures très strictes pour éviter tout contact possible avec les patients.
Je ne regarde plus les chiffres, car ils ne sont pas vrais, étant donné le nombre très élevé d’infections asymptomatiques et les tests qu’il est impossible de faire à tout le monde. Quel que soit le chiffre, il est sous-estimé, tant pour les personnes infectées que pour les morts.
Si seulement les gens voyaient la tragédie humaine, le moment où nous devons aller chercher quelqu’un, le prendre de sa famille pour l’amener chez nous… Pourtant, dans la rue, vous voyez des gens assis sur les bancs, qui marchent, qui courent. L’Italie est devenue une nation de joggeurs ! Faut-il les emmener voir les morts ? Nous nous battons contre une armée invisible, mais tant de gens s’en foutent et risquent d’augmenter les infections. Et nous, les agents de santé, nous sommes déjà épuisés. C’est la Troisième guerre mondiale, les gens doivent commencer à le comprendre. »
Informations concernant le coronavirus et les consignes sanitaires à respecter disponibles ici