Johann Zarco a « pris la situation en main » et sait désormais où il va dans sa carrière, estime son nouveau team-manager, Francesco Guidotti (Pramac Racing). « Il a 30 ans, c’est le bon moment pour lui pour se racheter. »
Au moment de décider de quitter KTM, en plein milieu d’une campagne 2019 qui tournait mal pour lui, Johann Zarco était en quête de plusieurs choses : de vitesse en piste, de plaisir sur la moto et de stabilité dans sa carrière. À l’aube de la saison 2021, la quête du pilote français est achevée.
La vitesse en piste, il l’a retrouvée en 2020, au guidon de la Desmosedici GP19. Recruté par Ducati et placé dans l’équipe Esponsorama Racing (ex-Reale Avintia Racing), Johann Zarco s’est montré à la hauteur des attentes, avec notamment un podium, une pole, un meilleur tour en course, trois résultats dans le top-5 et six qualifications sur l’une des deux premières lignes. De cette compétitivité regagnée a découlé le plaisir. Quant à la stabilité, le tricolore y est arrivé : il a trouvé sa place chez Ducati, obtenant une promotion en intégrant l’équipe Pramac Racing après avoir un temps été considéré pour intégrer l’équipe d’usine.
Mieux sur la moto, mieux dans sa tête, meilleur dans ses chronos : tous les voyants sont donc au vert pour le double-champion du monde Moto2. Son nouveau team-manager, Francesco Guidotti, parle à Gpone d’une « maturité » qui va faire sa force : « Au cours des deux dernières années, il a trouvé la clé du problème et a pris la situation en main : il a décidé de quitter KTM, a trouvé un moyen de venir chez Ducati et a joué une place dans l’équipe officielle, acceptant la défaite de manière mature. La pression devient une motivation quand on a cette maturité. »
Johann Zarco était perdu et s’est trouvé, observe l’Italien. « Selon moi, nous prenons Zarco au moment idéal. C’est un pilote qui ne savait pas qui il était. J’ai eu l’occasion de lui parler lorsqu’il roulait en Moto2 et il m’avait donné l’impression d’une personne qui ne savait pas s’il était chair ou poisson. Je l’ai revu récemment et il a pris conscience de lui-même. Se séparer de son ancien manager lui a donné l’opportunité de renouer avec sa famille et le monde qui l’entoure. Il a jugé jugé ce départ nécessaire pour devenir pilote professionnel, mais il en a aussi beaucoup souffert. »
Les propos de Francesco Guidotti rejoignent ceux de son nouveau pilote. Johann Zarco expliquait courant 2020 que si certains pilotes sont meilleurs grâce à la fougue de la jeunesse, lui avait besoin de ce genre d’expérience et de temps d’apprentissage pour atteindre l’état de grâce. « Devenir un adulte m’a aidé à performer », constatait-il (lire ici). « Il a 30 ans, c’est le bon moment pour lui pour se racheter, alors il arrive chez nous au bon moment, se réjouit le team-manager Pramac Racing. Il pilote la Ducati depuis déjà un an et il montera sur une moto plus évoluée. J’espère ne pas me tromper, mais nous pouvons nous amuser ensemble. »