« J'ai bien géré la pression... Mon plus grand bonheur » : Bagnaia célèbre son deuxième titre MotoGP
Vainqueur du Grand Prix de Valence, Francesco Bagnaia a remporté avec la manière son deuxième titre de champion du monde MotoGP, le troisième en comptant celui acquis en Moto2. Une fois la course terminée, l’Italien a pris le temps de donner sa première conférence de presse post-saison 2023. Un long moment dont nous vous retranscrivons ci-dessous les meilleurs passages.
Les premiers mots du triple-champion du monde : « Je sens que je n’ai jamais ressenti autant de bonheur. Je suis également content car j’ai remporté la course. Au regard des circonstances, gagner était inutile, mais c’était l’un de mes rêves et de mes objectifs : décrocher le titre sur une victoire. Mais j’ai eu un peu peur, car dans les cinq derniers tous j’ai commencé à avoir froid sur la moto et j’étais inquiet au sujet du pneu avant. Je suis très content, je peux maintenant respirer. Ce ne fut pas une journée facile car j’étais sous pression. L’an dernier je suis arrivé ici et j’étais plus sous pression, cette année j’ai plutôt bien géré car je ne pensais qu’à la course. Je suis conscient qu’hier on a fait le mauvais choix de pneus mais j’étais mieux préparé pour aujourd’hui avec le pneu medium. Comprendre l’usure de ces pneus a été utile. »
Les conseils de Rossi : « Hier, Vale m’a beaucoup de fois demandé pourquoi j’avais choisi le pneu medium à l’arrière, et je me le demandais aussi. Mais aujourd’hui ça a été utile car j’ai été compétitif dans la deuxième partie de la course. Il m’a dit de rester calme, de bien comprendre la situation, qu’il (Jorge) était dans la pire situation car il avait besoin de gagner alors que j’avais besoin d’un bon résultat, de finir dans le top-5. »
Une fin de saison haletante : « Barcelone a été un grand stop. De là, j’ai commencé à avoir du mal avec la vitesse, en qualification et en sprint. En deuxième partie de saison j’ai eu du mal dans les sprints, je n’étais pas aussi rapide que dans la première partie de l’année. J’ai à progresser là-dessus la prochaine saison. Je suis très fier de mon team, je pense qu’ils ont fait un travail incroyable. Je très fier de tous ceux qui m’ont aidé dans cette situation. »
Deux titres MotoGP, deux situations bien différentes : « L’année dernière, Fabio (Quartararo) a très bien débuté, mais dès que j’ai commencé à gagner il a eu plus de mal. Il est très rapide mais sa moto ne lui donne pas la possibilité de se battre contre moi, donc nous étions dans des situations différentes. Cette année, avec Jorge, après Barcelone il a commencé à se sentir plus en confiance, à me prendre des points chaque week-end, il était difficile à arrêter. J’ai chuté en Inde et ça a été un plus dans son retour, mais c’était plus difficile cette année. Le fait de partager des données est utile mais aussi plus stressant. Il y a des courses où j’étais plus compétitif, il voyait mes données et progressait. Cela a été très difficile, plus que l’an dernier. »
Deux titres de suite : « C’est fantastique. J’y ai beaucoup pensé cette saison, les seuls à avoir gagné le titre deux ans de suite (en MotoGP) sont Marc (Marquez) et Vale, les autres ont eu plus de mal. Et avec le numéro 1, finir deuxième aurait été un mauvais résultat. Je n’aurais pas pu être content de finir deuxième avec le numéro 1, tu dois démontrer que tu es le numéro 1. On a tout fait parfaitement pour être considérés comme les numéros 1, et même encore plus en deuxième partie de saison car nous n’étions pas les plus rapides mais avons réussi à être compétitifs et forts le dimanche, lors des courses où se marquent le plus de points. Nous devons être fiers de la saison dernière, mais encore plus de celle-ci car nous avons gagné parce qu’avec le numéro 1, des erreurs et des situations de malchance, nous avons à nouveau gagné. Nous devons être très fiers. »
La Catalogne, un tournant : « Barcelone a été dur, très dur. Je suis tombé et c’était déjà une grosse chute, mais un pilote m’a roulé sur la jambe. J’ai eu de la chance qu’Enea ait chuté au premier virage et ait emporté d’autres pilotes. j’ai été chanceux, très chanceux. J’ai préparé Misano au mieux mais je n’étais pas prêt, et décrocher deux podiums m’a aidé à être focalisé sur le championnat. Mais c’était un moment très difficile et j’ai eu beaucoup de chance. »
Où progresser : « Si vous vous souvenez de ce qui est arrivé à Martin en Indonésie : il était très confiant, il poussait pour augmenter son avance et il a chuté. C’est ce qu’il m’est arrivé à Austin, je me sentais imbattable et au virage 2 j’ai été un peu large, et j’ai perdu l’avant sans comprendre pourquoi. C’est parfois mieux d’être plus calme, de mieux comprendre la situation. C’était la grande leçon de la première partie de la saison 2022. »
« L’an dernier je me sentais plus sous pression alors que j’avais une avance de 23 points. Là, c’était une situation totalement différente avec 14 points. Jorge a été très rapide. Je pense que j’ai passé un cap dans la gestion des situations, dans le fait de rester calme. Mon team m’a beaucoup aidé. Je vais continue à essayer de comprendre et d’apprendre de mes erreurs. Je pensais avoir appris l’année dernière, mais cette saison j’ai fait le même genre d’erreur dès le deuxième Grand Prix. Chaque année est un processus pour progresser, je dois continuer comme ça et m’améliorer. »
La question de la pression des pneumatiques : « J’avais très peur car au début je sentais que ma pression n’était pas bonne à l’avant, j’ai décidé de laisser passer les deux KTM et de le suivre, puis je me suis mieux senti avec l’avant. C’était peut-être juste la température, mais pour moi c’était la pression. J’ai eu du mal dans les premiers tours, ça bougeait beaucoup, le feeling n’était pas bon, mais dès que j’ai été derrière les KTM je me suis mieux senti. Je pense que c’était utile car sans ça je pense que j’aurais été sous la pression (règlementaire), donc c’était parfait. Ce week-end, il a été très difficile d’être précis concernant la pression des pneus. J’y pensais beaucoup et j’avais un peu peur car je sais que c’est facile d’être en-dessous et de prendre une pénalité. J’avais déjà eu un avertissement en Malaisie. Avoir 3 secondes de pénalité n’aurait pas été un problème aujourd’hui, mais mon team a fait un très bon travail. »