Tombé après s’être retrouvé sans freins lors du Grand Prix de Styrie, Maverick Viñales admet s’être trompé en décidant de ne pas rentrer aux stands lorsqu’il a senti que son système de freinage commençait à se dégrader.
Maverick Viñales a terminé son Grand Prix de Styrie par terre, se jetant de sa Yamaha après avoir senti les freins « exploser ». L’incident s’est produit au 17e tour, mais il avait déjà eu plusieurs alertes avant cela ; il avait commencé à ressentir des problèmes à partir de 4-5 tours de course. Il s’est mis à perdre des places mais était résolu à ne pas abandonner. Une décision critiquée par Alex Rins, pour qui « si Maverick savait depuis quelques tours qu’il n’avait plus de freins, et que c’est pour ça qu’il levait la main, ce qu’il y avait à faire était de rentrer au box avant. Je ne comprends pas pourquoi il a dû continuer. Nous allons certainement en parler lors de la prochaine réunion de la Commission de sécurité », soulève le pilote Suzuki.
Quelques jours après avoir être reparti d’Autriche, Maverick Viñales a eu le temps d’analyser la situation à froid. Et il a reconnu au micro de la radio espagnole Onda Cero qu’il aurait effectivement dû tirer un trait sur sa course quand il a senti que les freins étaient en train de le laisser tomber. Mais le pilote Yamaha voulait rallier l’arrivée et sauver ce qu’il pouvait en termes de points, lui qui fait partie des candidats au titre de champion du monde.
« C’était entièrement ma faute, a-t-il reconnu. Je ne voulais pas abandonner, j’ai continué à rouler jusqu’à ce que les freins me lâchent. À la fin il n’y avait plus de plaquettes et j’ai fini sans freins. J’aurais dû m’arrêter plus tôt. Je voulais marquer quelques points pour le championnat. »
Maverick Viñales ajoute toutefois qu’il a aussi fait ce qu’il fallait pour ne causer aucun souci à ses adversaires : il a laissé passer ceux qui étaient derrière lui quand ses freins ne fonctionnaient pas, et s’est assuré de n’avoir personne juste devant lui à l’approche des virages. « Quand j’ai réalisé que j’avais des problèmes de freins, j’ai levé ma main pour laisser les autres pilotes me doubler. Je n’aurais jamais mis quelqu’un en danger », assure-t-il, toujours sur Onda Cero.
« Je n’ai même pas eu le temps de réfléchir, j’ai entendu un ‘bang’ comme si des pièces avaient sauté de la moto et je me suis dis : ‘Tu dois te jeter’, raconte-t-il au sujet de son accident. Je me suis un peu brûlé le dos mais c’est tout, j’ai été chanceux. (…) Le sport moto comporte des risques, nous le savons et je me sens vraiment chanceux de m’en être tiré sans être blessé. Ces choses-là arrivent et je le sais. »
Un accident qui pourrait être lié à son choix de ne pas suivre les recommandations de Brembo, fournisseur de freins qui avait conseillé aux équipes d’équiper les motos de leur nouveau système, avec notamment des étriers plus grands. Maverick Viñales est, avec Joan Mir, le seul à ne pas l’avoir fait. Il explique n’en avoir pas ressenti le besoin car il n’avait eu aucun problème particulier avant, et parce que le nouveau système ne lui convenait pas :
« À Spielberg 1 j’ai utilisé le même système et c’était parfait. J’ai fait beaucoup de tours derrière d’autres pilotes et je n’avais aucun problème. Ensuite j’ai mis les nouveaux étriers, et aux essais libres j’ai eu des problèmes. Ils marchaient bien dans quelques virages, puis quand je suis arrivé dans le virage 4, je me suis parfois retrouvé avec peu de freins. Ils semblaient peu fiables et ça, d’un point de vue de pilote, c’est un gros problème. Donc j’ai gardé les anciens étriers et ils ont très bien marché, en FP4 il faisait très chaud et les freins ne m’ont posé aucun problème. Ils ne m’ont trahi qu’en course. »
En dépit des difficultés rencontrées ces dernières semaines, Maverick Viñales est toujours dans la course au titre : il est cinquième du championnat à 22 points du leader. Il espère que la tempête est passée et que de beaux jours l’attendent, à l’approche des Grands Prix de Saint-Marin et d’Émilie-Romagne.
« Je dois continuer à y croire. C’est mieux de faire des erreurs maintenant plutôt qu’à la fin de l’année. Je suis sûr que nous aurons de bonnes opportunités. Misano est un circuit que j’aime. Le plus important à faire est d’être convaincu que nous pouvons gagner. Nous savions très bien que Brno et le Red Bull Ring ne seraient pas des circuits faciles pour nous, mais ils sont maintenant derrière nous et arrivent des circuits où nous pouvons commencer à nous régaler. »
Championnat MotoGP après le GP de Styrie : 1. Quartararo 70 pts, 2. Dovizioso 67 (-3), 3. Miller 56 pts (-14), 4. Binder 49 pts (-21), 5. Viñales 48 (-22), 6. Nakagami 46 (-24), 7. Rossi 45 (-25), 8. Mir 44 (-26), 9. Oliveira 43 (-27), 10. Espargaro 35 (-35)… Classement complet ici
Styrie : Pour Rins, Viñales aurait dû rentrer aux stands avant sa chute
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