
Comment Miguel Oliveira a-t-il conquis la quatrième victoire de sa carrière MotoGP à Mandalika ? GP-Inside analyse les cinq raisons expliquant le succès du pilote KTM au Grand Prix d’Indonésie. ✪ Contenu Premium (intégralité des articles, concours, version sans pub… Soutenez notre travail, devenez membre Premium !)
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Une pluie qui a augmenté ses chances
C’est, évidemment, le premier élément à citer. Sans les averses de ce dimanche, Miguel Oliveira n’aurait probablement pas joué la victoire, ni même le podium. Neuvième des essais libres, septième de la qualification, il n’avait jamais démontré du week-end qu’il avait la vitesse suffisante pour se battre pour la victoire sur le sec.
Les rythmes relevés lors des séances d’essais libres faisaient du pilote KTM un candidat au top-5, mais un peu moins rapide que Fabio Quartararo, Jorge Martin, Johann Zarco ou encore Enea Bastianini. Les trombes d’eau tombées sur la piste indonésienne ont rebattu toutes les cartes.
Une sortie de grille quasi-parfaite dans une situation qui l’exigeait
Qui dit course sous la pluie dit projections d’eau, et c’était particulièrement vrai à Mandalika, où les flaques étaient conséquentes. Avec une telle visibilité, il valait mieux ne pas se retrouver dans le peloton. En partant septième, Miguel Oliveira en courrait le risque. Mais il a réalisé une superbe sortie de grille, pour venir se positionner deuxième. De toute la course, le Portugais n’a eu que Fabio Quartararo et Jack Miller devant lui. Son champ de vision a ainsi été préservé des problèmes.
Nul hasard si, à l’arrivée, les cinq premiers du classement étaient aussi les cinq à boucler le premier tour en tête. « Sans mon bon départ, la course aurait pu être très différente, a-t-il expliqué en conférence de presse. En étant derrière quelqu’un je ne pouvais rien voir, à cause des projections et des gouttes sur le casque. C’était difficile de voir les trajectoires, d’être précis… »
Utiliser Jack Miller pour prendre la mesure de la piste
Si Miguel Oliveira a pris la tête à la fin du premier tour, il s’est fait doubler par Jack Miller dès le second. Mais le Portugais s’est alors servi de l’Australien comme d’un point de référence pour découvrir la piste, dans ces conditions où il manquait de références. Repères de freinages, niveau de grip… Il n’avait pas une idée exacte de ce qu’il était possible de faire, et a laissé le pilote Ducati lui indiquer le chemin.
« Plus les tours passaient, mieux je comprenais à quel point je pouvais pousser. En suivant un peu Jack, j’ai pu mieux comprendre la situation », a-t-il reconnu. Ça a duré trois boucles. Une fois tout en place, il s’est débarrassé de son adversaire pour s’envoler vers la victoire.
Une immédiateté d’action fracassante
« Je ne sais pas si j’aurais gagné si la course avait duré 7 tours de plus, car Fabio revenait vraiment fort », a glissé Miguel Oliveira dans son analyse. Oui, mais des 27 tours initiaux, la Direction de course a décidé de passer à 20 dans la matinée, et ces 20 boucles ont été parfaitement gérées par le pilote KTM. Phase A : s’accommoder à la piste (tours 1 à 4). Phase B : prendre la tête et creuser l’écart (tours 5 à 12). Phase C : gérer les 4 secondes d’avance pour « ne pas prendre trop de risques ». « Je voyais mes chronos, les écarts, et je contrôlais. »
Fabio Quartararo a réalisé le meilleur tour en course, et lui a repris 4 secondes sur les 4 derniers tours. Mais le Français a, de son propre aveu, « mis du temps à comprendre à quel point je pouvais aller vite sous la pluie ». Ce temps correspond à la première moitié du Grand Prix, utilisée par Miguel Oliveira pour porter son avance sur Fabio Quartararo au-delà des 6 secondes. En étant rapide d’entrée de jeu, quand les autres se cherchaient, le Portugais a creusé des écarts qui n’ont jamais été comblées.
La même analyse vaut pour Johann Zarco. Son retard sur la KTM RC16 est monté jusqu’aux 5 secondes, pour finir à 3 au drapeau à damiers. Elles ont été perdues dans les premiers kilomètres de course « J’ai mis trop de tête à être vraiment en confiance, et je suis vraiment impressionné par Miguel et Jack qui ont directement imprimé un gros rythme », a félicité le pilote Ducati.
Un outsider dans la tête
Les courses sont la pluie étant par nature délicates, elles sont souvent gagnées par ceux qui aiment ces conditions. Mais les réussir tient aussi des risques auxquels les pilotes sont prêts à s’exposer. Souvenez-vous du Grand Prix d’Autriche 2021, où Brad Binder, qui n’avait rien à perdre, a fait le pari de rester en piste en pneus slicks sous la pluie, quand les candidats au titre – Fabio Quartararo, Francesco Bagnaia… – ont joué la sécurité du passage aux stands. Les con
Le contexte d’une épreuve disputée sur le mouillé est important. Or, sur la grille, Miguel Oliveira était de ceux qui avaient le moins à perdre, et qui avaient surtout le plus besoin de rebondir. Rebondir, après une fin de saison 2021 catastrophique (9 points marqués en 9 courses), une série de 10 Grands Prix consécutifs hors du top-10, un résultat blanc au Qatar (chute) pour lancer 2022, et une place à se faire sur le marché des transferts 2023. Des éléments prompts à déclencher le déclic qu’il lui fallait sur les traces humides de Mandalika.
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