« Iannone est le seul à connaître la vérité, mais à l’écouter je l’ai vu serein, sûr, et ses arguments m’ont convaincu. » Jorge Lorenzo (pilote d’essai Yamaha MotoGP)
Suspendu jusqu’à juin 2021 pour un contrôle positif effectué lors du Grand Prix de Malaisie 2019, Andrea Iannone se bat pour prouver son innocence. Les juges de la Cour internationale discipline de la Fédération internationale de motocyclisme (FIM) l’ont condamné pour sa faute, tout en reconnaissant que l’Italien a été contaminé par voie alimentaire (de la viande consommée en Asie), et de manière involontaire. C’est à dire que la substance dopante était dans la nourriture sans qu’il le sache.
Une décision qui a laissé le camp Aprilia « déconcerté ». Le PDG de la marque, Massimo Rivola, a dénoncé une peine qui « n’a aucun sens ». « Si ce n’était pas volontaire, pourquoi le condamner ? », interroge Max Biaggi, qui souligne « une contradiction ». Andrea Iannone estime que son innocence a été reconnue et prépare un appel de la décision devant le Tribunal arbitral du sport (TAS). Son avocat, Antonio De Rensis, compte bien y brandir cette reconnaissance d’une consommation non-volontaire pour obtenir l’acquittement de son client.
Pris dans le tourbillon depuis mi-décembre, Andrea Iannone regrette de ne pas avoir été soutenu par beaucoup de pilotes. « Seuls Jorge Lorenzo et Maverick Viñales m’ont téléphoné », expliquait-il fin avril. Et le pilote Aprilia a visiblement trouvé un allié en Jorge Lorenzo.
Les deux hommes habitent à Lugano, en Suisse, et ont passé un moment ensemble début mai. Après cela, Jorge Lorenzo a posté une photo en compagnie d’Andrea Iannone, accompagnée d’un texte qui lui témoigne son soutien dans cette affaire :
« Tous sont tes amis quand les choses vont bien, mais beaucoup disparaissent quand tu as des problèmes. Je ne me considère pas comme étant l’ami d’Andrea Iannone, et je n’avais jamais posté une photo avec lui. Donc, peut-être parce que j’aime toujours aller dans le sens contraire, je ne vois pas de meilleur moment pour le faire qu’aujourd’hui, quand il en a sûrement plus besoin que jamais.
Hier nous avons fait un tour au lac et avons discuté un moment. Nous avons rigolé en nous souvenant de certaines anecdotes, et je lui ai aussi demandé pour son histoire. Il est le seul à connaître la vérité, mais à l’écouter je l’ai vu serein, sûr, et ses arguments m’ont convaincu.
Comme tous, Andrea a sûrement fait des erreurs dans le passé, mais je crois que cette fois ‘l’erreur’ n’a pas été volontaire. Donc j’espère et je souhaite qu’il soit bientôt libre de faire ce qu’il sait faire le mieux. Au final, son ‘personnage’ peut te plaire ou pas, mais c’est clair que ce gars a du talent et de la vitesse. Et le talent ne s’achète pas, et ne s’oublie pas. »
L’avocat Antonio De Rensis compte engager les procédures devant le TAS dans les prochains jours. Il espère ainsi avoir une réponse avant la mi-juillet, ce qui pourrait permettre à Andrea Iannone de participer au début de la saison 2020 de MotoGP.