
Vainqueur du Grand Prix de France Moto3 il y a dix ans, Louis Rossi continue sa carrière de pilote en endurance. Après plusieurs mois de convalescence suite à une lourde chute aux essais du Bol d’or, il revient à la compétition pour les 24h du Mans, ce week-end. Il nous donne de ses nouvelles, et son avis sur le dernier Grand Prix à Austin, avant d’enfourcher sa Yamaha au circuit Bugatti.
GP Inside : Comment vas-tu depuis cette chute début septembre dernier ?
Louis Rossi : « Bien mieux ! Je suis tombé le 1er septembre sur le circuit Paul Ricard, pendant les essais pré-Bol d’Or. J’ai eu quatre fractures au bassin et quatre fractures à la main. J’ai donc été immobilisé, allongé sur le dos, pendant six semaines, sans pouvoir bouger. Puis j’ai pu commencer à m’asseoir, puis à me lever, puis à marcher…. La rééducation a été longue et intense, mais désormais je n’ai plus aucune séquelle et tout va bien. »
« Bien sûr, j’ai vécu une expérience douloureuse et il m’a fallu beaucoup d’énergie pour affronter ces épreuves, mais j’étais déterminé à être prêt pour les 24h du Mans et aujourd’hui je vais bien. Je suis même retombé récemment sur mon bassin sans rien casser, donc on peut considérer que c’est solide ! »
Sur quelle moto vas-tu finalement rouler cette année en endurance?
L.R : « J’ai forcément perdu du temps à cause de ma convalescence pendant l’hiver, et beaucoup de guidons étaient déjà attribués quand je suis revenu sur le marché des transferts. Mais j’ai malgré tout réussi à intégrer l’équipe Moto Ain comme quatrième pilote, associé à Corentin Perolari, Claudio Corti et Bradley Smith. Je me suis toujours bien entendu avec le patron du team, Pierre Chapuis, qui est un vrai passionné, qui s’investit beaucoup dans l’endurance. Et je retrouve aussi Laurent Pradon, l’ingénieur qui préparait mes motos pendant plusieurs saisons à mes débuts, donc je sais que c’est une équipe très performante. »

À part pilote, quelles sont tes autres activités ?
L.R : « Je suis consultant pour Canal+ pour le Moto2 et le Moto3, et j’apprécie beaucoup ce rôle qui me permet de rester au contact des Grands Prix. Je travaille aussi avec mon père, Philippe Rossi, qui a créé le Pôle Européen du Cheval il y a quarante ans. Nous organisons des compétitions équestres majeures en France, environ une quarantaine par an, ainsi que des séminaires et des événements pour les entreprises. J’essaie aussi de passer du temps avec mon petit garçon de trois ans et avec ma chérie. »
« J’ai des journées bien remplies mais j’ai la chance de faire ce que j’aime et, à 32 ans, je n’envisage pas encore d’arrêter la compétition moto. J’aime la course, l’ambiance du paddock et de l’équipe, la stratégie et bien sûr l’adrénaline du pilotage, les sensations sur la moto. C’est ma passion depuis que j’ai 14 ans. »
Qu’as-tu pensé du Grand Prix des Amériques ?
L.R : « Je me suis régalé pendant toute la course ! On a vu enfin la puissance des Ducati puisqu’elles étaient aux cinq premières places sur la grille de départ, et que c’est Bastianini qui gagne grâce à une course bien construite avec un rythme impressionnant, où il a même réussi à se détacher dans les derniers tours. Il est vraiment la révélation de ce début de championnat. Il avait déjà montré son potentiel en fin de saison dernière mais là, pour sa deuxième année seulement en MotoGP, je trouve qu’il fait preuve d’une maturité incroyable. »
« J’ai adoré aussi la bagarre entre Marquez et Quartararo, c’était un duel acharné entre le pilote le plus titré du plateau et le champion du monde en titre, et chaque dépassement était magnifique. Je trouve aussi que Johann Zarco a fait une belle course où il a pris un bon départ, j’espère qu’il pourra bientôt se battre pour la victoire car je sais que c’est un gros bosseur qui mérite tellement d’atteindre ses objectifs. Un mot également sur Rins et sur la régularité des Suzuki, c’était hallucinant de voir les freinages de Rins en bout de ligne droite ! »
Qui vois-tu sur le podium en fin de saison ?
L.R : « Vraiment pas simple de répondre maintenant mais, sans donner l’ordre, je vois bien Rins, Bastianini et Quartararo… Et aussi Zarco parce que je suis français et que je soutiens à fond les pilotes tricolores ! »