Une stratégie de course bien définie, des entraînements en Panigale V4 S, les données de Jorge Lorenzo : voici comment Francesco Bagnaia est parvenu à remporter le Grand Prix de Saint-Marin, résistant au retour de Fabio Quartararo. ✪ Contenu Premium (Intéressé ? Soutenez notre travail pour 2€/mois, découvrez un site sans pub car financé par vos abonnements, renforcez l’indépendance de notre petite équipe passionnée ! Devenir Premium)
Un départ canon, une stratégie bien ficelée
Parti depuis la pole position, Francesco Bagnaia s’est immédiatement mis à l’abri de ses adversaires. Le pilote Ducati a réalisé le départ parfait, relâchant l’embrayage au même moment où les feux sont passés au rouge. Un timing tellement idéal que cela a soulevé des questions concernant un possible départ volé, ce qui n’a pas été le cas.
Une fois en tête, il a poussé sans s’économiser d’entrée de jeu, La raison : en ayant choisi de mettre un pneu tendre à l’arrière, il lui fallait creuser l’écart en première partie de course, car il savait que la seconde allait être plus difficile face à Fabio Quartararo, équipé d’un pneu medium.
Le Français a lui mis plus de temps à se mettre dans le rythme, en particulier parce qu’il s’est retrouvé pris dans le trafic. Dépassé par Jack Miller, il a ensuite dû répondre aux offensives de Jorge Martin. Résultat : il perd 1,853 seconde sur l’Italien au premier tour, puis 625 millièmes au troisième tour. Un temps ô combien précieux quand on sait qu’il lui a fallu attendre la dernière boucle pour rattraper Pecco.
De petites erreurs qui se paient cher
Ce temps précieux, Fabio Quartararo ne l’a pas perdu que dans les premiers kilomètres. Le tricolore a aussi fait de petites erreurs, dont une qui lui a été fatale : au huitième tour, quand Jack Miller est sorti large dans les courbes à droite du secteur 3. Le pilote Yamaha était à sa poursuite et a fait de même, bien qu’il ait moins dévié de la trajectoire. Un écart qui lui a fait rendre 609 millièmes à Francesco Bagnaia.
Ce-dernier a lui réalisé 41 minutes et 48 secondes d’efforts quasi-parfaits. Le pilote Ducati n’a relevé qu’une seule erreur, commise dans un passage au premier virage : « J’ai essaye dé de freiner légèrement avant la bosse et j’ai un peu perdu l’avant. Ça m’a fait un peu peur, donc au tour suivant j’ai essayé de freiner plus tard. »
Un regain dans le tour décisif
Pris en chasse, Francesco Bagnaia a été moins rapide que Fabio Quartararo dans les cinq tours qui ont précédé le dernier de la course. Mais il en avait gardé un poil pour cette dernière boucle. Le tricolore s’est d’ailleurs dit impressionné de son attaque et de sa propreté, « comme s’il était en tour qualif’ ». Ça donne un tour 27 exécuté en 1’32.573, donc très proche de son meilleur tour en course (1’32.422). Fabio Quartararo a lui tourné 229 millièmes moins vite, en 1’32.802. La différence s’est faite dans le secteur 3, où il a rendu 211 millièmes à l’Italien.
Un freineur pas comme les autres
La Ducati est plus puissante que la Yamaha, mais cela ne suffit pas à gagner à Misano, où les lignes droites sont relativement courtes. Or, Francesco Bagnaia ne fait plus seulement la différence au moteur ; il sait garder l’avantage sur les freins. Cette aptitude, qui fait de lui l’actuel numéro 2 du championnat, il l’explique en trois points : un travail spécifique dans ce domaine, un entraînement intensif en de Panigale V4 S, et les données de Jorge Lorenzo.
« Je l’ai travaillé parce que lors de ma première année de MotoGP, j’avais beaucoup de mal avec les freinages, a-t-il expliqué. J’ai commencé à travailler ce domaine à la fin de la saison 2019. En 2020 j’avais déjà passé un cap. J’ai aussi beaucoup travaillé avec les motos de série ici pour, je pense, mieux gérer le pneu avant. Une bonne chose avec la Panigale concerne le style de pilotage, car nous utilisons les pneus Michelin Endurance, qui ont une construction similaire (à ceux de MotoGP), donc ce que l’on fait avant l’avant est proche. J’ai beaucoup travaillé avec ces pneus, cette moto, mais aussi les données de Jorge Lorenzo. »
Jorge Lorenzo, poleman ici avec la Ducati en 2018, à qui on compare souvent Francesco Bagnaia, pour sa capacité à faire tourner la Ducati comme personne, notamment soulignée par Johann Zarco. Il faut alors se souvenir des mots de Davide Tardozzi au micro de GP-Inside, en mai : « Pecco a des caractéristiques très similaires à celles de Jorge. Sa vitesse de passage en virage est comme celle de Lorenzo. Je crois qu’il a trouvé une manière de piloter la Ducati différente de celle de tous les autres pilotes, mais qui marche. Il est aussi le pilote qui use le moins le pneu arrière. »
À l’arrivée, cela donne un Francesco Bagnaia vainqueur sur le fil (+0.364) face à Fabio Quartararo. Au regard de ce faible écart, aucun de ces éléments n’est à déprécier. Ce dimanche, toutes les pièces du puzzle devaient être emboîtées pour franchir l’arrivée avant le Français. Le pilote Ducati les a toutes assemblées où il fallait.
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