Passer du SBK au MotoGP : Spies explique



Peu de pilotes passés par la filière WSBK accèdent à la catégorie MotoGP. En 2020, ils ne sont que 2 sur 22 : Cal Crutchlow et Danilo Petrucci (Superstock 1000 pour l’Italien). Et ceux qui en ont l’opportunité se retrouvent généralement sur des motos loin d’être les plus compétitives, comme c’est arrivé à Eugene Laverty ou Loris Baz.

Ces dernières années, les nouveaux arrivants en MotoGP sont de plus en plus jeunes, venant généralement de la catégorie Moto2. Certains y ont été très peu de temps (1 an pour Joan Mir), et Jack Miller a même sauté cette étape, venant directement de la Moto3.

Qu’implique le passage du Superbike au MotoGP ? Champion du monde Superbike 2009 puis pilote MotoGP de 2010 à 2013, Ben Spies donnait quelques détails à Motorsport-Total cet hiver. Nous nous somme replongés dans cet entretien pour vous en livrer les meilleurs passages.

Être bon dans les deux est faisable. « Ce n’est pas impossible, mais la courbe d’apprentissage est assez abrupte lorsque vous entrez en MotoGP en arrivant du Superbike. Le niveau est plus élevé. Mais si quelqu’un comme Johnny Rea a suffisamment de temps pour s’adapter et apprendre correctement à connaître la moto, il pourrait certainement rouler en MotoGP au niveau où roule Cal Crutchlow. Mais il ne vaincra pas Marc Marquez. »

Venir des catégories Moto2/Moto3 donne un avantage. « Les différences entre les championnats MotoGP et Superbike sont énormes. Il faut du temps pour apprendre. Les gars qui viennent de la Moto3 et la Moto2 ont un net avantage, par rapport à comment fonctionnent les motos. Cela ne fait aucun doute. Ils conduisent des prototypes qui ne glissent pas autant que les Superbike. Il y a des différences avec la vitesse dans les virages, les trajectoires. Ces différences sont si grandes qu’il faut un certain temps pour le changement. »

Le pilotage en Superbike est différent de celui du MotoGP. « Il est plus facile de mettre une Superbike à la limite. Ensuite, c’est juste une question de savoir quel pilote peut dépasser la limite le plus souvent. En MotoGP, la limite est extrêmement élevée. Vous devez apprendre beaucoup pour trouver cette limite. En trois ans, il m’est peut-être arrivé sur deux courses d’avoir le sentiment d’avoir tout exploité de la moto comme je l’ai fait en Superbike. J’ai souvent pensé que je n’avais pas utilisé toutes les options.

Chaz (Davies) et moi sommes des pilotes qui ne freinent que lorsqu’ils voient Dieu (lorsqu’ils sont à la limite, NDLR), puis remettent immédiatement les gaz. En MotoGP, ce n’est pas ce style qui mène au succès. Il s’agit d’élan, de vitesse dans les virages et de choses comme ça. C’est pourquoi j’ai dû lutter en MotoGP. »

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