Andrea Dovizioso, le Ducati Team et 2021, ça en est où ? Chez Pramac Racing, Francesco Guidotti reconnaît que le fait qu’aucun contrait n’ait encore été signé n’est pas un signal positif.
Prenez le top-5 du dernier championnat du monde MotoGP. Tous les pilotes ont verrouillé leur place pour 2021 : Marc Marquez chez Repsol Honda, Maverick Viñales et Fabio Quartararo avec Monster Energy Yamaha, Alex Rins au Team Suzuki Ecstar. Tous, sauf Andrea Dovizioso.
Les négociations entre l’Italien et Ducati, pour qui il roule depuis 2013, sont dans l’impasse. Andrea Dovizioso s’est fait relativement discret sur le sujet depuis l’an dernier. Jamais il n’a exprimé un clair désir de prolonger, enrobant ses déclarations de « je ne ferme aucune porte » et de « ce dont j’ai besoin, c’est d’un projet pour gagner ».
Plusieurs points d’interrogation entourent le dossier. D’abord, la motivation du pilote, que certains disent entamée, à 34 ans et après trois places de vice-champion du monde. Son manager certifie que son envie de rouler est intacte. Ensuite, les conditions économiques, qui ont changé à cause de l’impact de l’épidémie de coronavirus. Ducati procède à des modifications internes et des réductions de salaires. Là encore, le manager du pilote affirme que la question financière n’est pas la priorité.
Mais alors quoi ? « Le pilote veut toujours une meilleure moto pour gagner, une évolution constante sur les aspects techniques, explique son manager. Aujourd’hui, en MotoGP, l’important n’est pas de faire la moto la plus puissante ou le pilote le plus rapide. Ça a été démontré, comme nous pouvons le voir avec Honda et Marquez, que la clé est de faire une moto qui exploite les meilleures qualités du pilote, et cela requiert un équilibre, une synthèse, de toutes les parties. Sinon c’est impossible de lutter contre Marc. Dovi veut un programme intéressant et avec des conditions concrètes pour pouvoir travailler. Si ce n’est pas comme ça, il n’acceptera pas l’offre et attendra qu’une autre arrive. »
Chez Pramac Racing, équipe satellite Ducati, le team-manager, Francesco Guidotti, observe la situation. Et reconnaît sur Sky Sport que « si après sept-huit ans de relation, il y a encore besoin d’attendre les courses pour comprendre, il est évident que quelque chose ne va pas ». « Quand certains amours se terminent, les responsabilités sont presque toujours réciproques, poursuit-il. Le manque de clarté y conduit parfois, bien que j’espère un arrangement utile pour les deux ».
L’hypothèse d’un Andrea Dovizioso absent de la grille de départ 2021, pour prendre une année sabbatique, commence à circuler. Francesco Guidotti ne la lui conseillerait pas. « J’ai entendu parler de la possibilité d’une année sabbatique pour Dovi, je pense que c’est risqué, même si l’histoire montre que les appels en cours d’année sont parfois plus intéressants que les contrats en début de saison. »
Si Andrea Dovizioso ne renouvelle pas en 2021, Ducati devra lui trouver un remplaçant. Là, le nom de Jorge Lorenzo fait les gros titres. Plusieurs éléments alimentent la rumeur – le pilote qui se dit prêt à revenir si on lui donne du matériel pour gagner, ou encore le patron de Yamaha Motor Racing qui voit « une motivation cachée » derrière son nouveau rôle d’essayeur, et lui conseille de se tourner vers Ducati s’il veut un guidon de titulaire en 2021.
« Je ne sais vraiment pas…, répond Francesco Guidotti, dubitatif sur la question de savoir si ce serait une bonne idée que de le reprendre. Si je regarde le palmarès, je répondrais oui à 100 %, mais les doutes sont nombreux. C’est sûr que s’il revient pour en retirer de la satisfaction, Ducati est le bon endroit. » Chicho Lorenzo, père du quintuple champion du monde, affirme que des négociations sont en cours. Et que s’il revient, son fils le fera le couteau entre les dents, pour la victoire.
