De Joan Mir à Alex Rins, six pilotes sont désormais détachés du reste du peloton dans la lutte pour le titre de champion du monde MotoGP 2020, à trois Grands Prix de la fin de la saison.
Le championnat du monde MotoGP le plus court (4 mois) de l’histoire, et sans aucun doute l’un des plus surprenants, s’apprête à entrer dans sa dernière phase. Onze rounds sont passés, trois restent à compléter pour les 22 pilotes du plateau : Valence 1, Valence 2 puis Portimao les 8, 15 et 22 novembre.
Avec Johann Zarco (14e) à 73 points de Joan Mir (1er) alors que 75 restent à distribuer, 14 pilotes peuvent encore mathématiquement monter succéder à Marc Marquez. Mais en étant plus réaliste, ceux qui peuvent réellement prétendre à la couronne sont évidemment moins nombreux. Après avoir longtemps été (très) serrés, les écarts se sont quelque peu accrus après le Grand Prix de Teruel, du fait du terrain perdu par (entre autres) Takaaki Nakagami et Jack Miller, tout deux tombés. Au regard du classement et de la dynamique, 6 pilotes se détachent.
Le premier, Joan Mir, fait figure de favori. Il n’a pas encore remporté de course mais mène la danse grâce à une régularité quasiment sans faille depuis la mi-août : 6 podiums lors des 8 dernières épreuves. Jamais devant en qualification, il s’offre chaque week-end des remontées efficaces et commet très peu d’erreurs, au guidon d’une Suzuki qu’il fait marcher à merveille avec les nouveaux pneus Michelin.
Le second, Fabio Quartararo, a pris le costume de dauphin après avoir longtemps porté celui de favori. Il est l’homme qui a remporté le plus de Grands Prix (3), mais divers problèmes rencontrés sur sa Yamaha – les freins à Spielberg, les pneumatiques en Aragon – l’ont fait descendre du trône. Il reste le plus fort sur un tour, était très rapide à Valence l’an dernier et adore Portimao. Cela en fait le plus féroce adversaire de Joan Mir, sur qui il n’a que 14 points de retard.
Le troisième, Maverick Viñales, est comme le nombre sur qui, au casino, on serait tenté de miser tout en ayant beaucoup de mal à valider le pari. Quand tout va bien, l’Espagnol peut être implacable. Le problème est que cette année, tout ne va jamais totalement bien sur la Yamaha et Mack est retombé dans ses travers. Capable de sortir des tours parfaits en qualification (6 premières lignes dont 3 poles), il concrétise rarement en course (3 podiums sur 11). Comme pour Fabio Quartararo, son irrégularité (8 courses sur 11 hors du top-5) le pénalise beaucoup et l’a repoussé à 19 points de Joan Mir. Il faudra compter sur lui, mais à la condition qu’il soit dans des conditions optimales à Valence.
Le quatrième, Franco Morbidelli, est l’invité surprise qui pourrait dynamiter les choses. Le pilote Yamaha a profité de sa récente victoire en Aragon pour revenir à 25 points de la tête. Il expliquait en conférence de presse s’être senti comme en état de transe, et sa domination n’était pas sans rappeler sa démonstration de Misano, où il a aussi gagné en menant tous les tours. Un autre week-end comme ça et Franky serait à même de venir jouer les trouble-fête.
Le cinquième, Andrea Dovizioso, est la déception de la deuxième moitié de saison. Triple vice-champion du monde sortant, il ne profite pas comme on s’y attendait de l’absence de son ennemi juré Marc Marquez. Une victoire à Spielberg sauve une campagne où il n’arrive pas à trouver ses marques sur la Desmosedici GP20, handicapé par un nouveau pneu arrière Michelin qui l’empêche de piloter comme il le souhaite. Il semble aussi parfois un peu absent, à l’approche de ses dernières courses avec Ducati. Il est encore en lice (-28 points) mais considère ses chances de titre « proches de zéro », car il n’a « pas la vitesse » pour le gagner. Valence n’est pas une piste particulièrement favorable à la Desmosedici, mais sait-on jamais ; le scénario de cette année 2020 a prouvé qu’il faut s’attendre à tout et ne jamais rien prendre pour acquis.
Le sixième, Alex Rins, est le revenant. Blessé dès l’entame de la saison, physiquement gêné durant plusieurs semaines, le pilote Suzuki a fêté son retour à (presque) 100 % de sa forme avec 3 podiums en 4 courses, dont un doublé au Motorland Aragon (1er puis 2e). Il est encore loin, à 32 points de son coéquipier Joan Mir, et de nouveaux podiums ne suffiront peut-être pas ; il lui faudra aussi compter sur une erreur devant pour recoller. Mais il est aussi celui qui n’a rien à perdre, qui roulera sans pression, et c’est peut être son plus gros avantage.
Derrière, le septième, Takaaki Nakagami, est repoussé à 45 longueurs. Il n’est encore jamais monté sur le podium et est peu probable qu’il soit sacré champion du monde. Même en gagnant toutes les courses restantes, il lui faudrait compter sur des fautes des favoris pour devenir numéro un. Même chose pour Pol Espargaro (-47) ou encore Jack Miller (-55). Sauf surprise, le nom du successeur de Marc Marquez se trouve parmi les actuels six premiers du classement général.
Championnat MotoGP après Aragon 2 : 1. Mir 137 pts, 2. Quartararo 123 (-14), 3. Viñales 118 (-19), 4. Morbidelli 112 (-25), 5. Dovizioso 109 (-28), 6. Rins 105 (-32), 7. Nakagami 92 (-45), 8. Espargaro 90 (-47), 9. Miller 82 (-55), 10. Oliveira 79 (-58)… Classement complet ici
Post-Aragon 2 : Morbidelli en tête du classement des tours menés
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