Valence, Quartararo (4e) : « J'ai tout donné, j'ai la rage pour m'entraîner dur pour 2023 »

Quatrième à Valence, Fabio Quartararo est vice-champion du monde MotoGP 2022 pour 17 points derrière Francesco Bagnaia. « Je n’ai aucun regret, j’étais à la limite toute la course aujourd’hui », expliquait-il après la course espagnole. Il a désormais hâte de débuter le chapitre 2023, où il espère que la Yamaha va « passer un cap » pour lui permettre de se battre devant.
Propos recueillis auprès de Fabio Quartararo à Valence ce dimanche.
Jouer la victoire s’il avait été avec les leaders dès les premiers virages : « Non. Malheureusement, non. On a eu un bon rythme, on a repris un peu de terrain aux hommes de devant. Au virage 2 on est sortis larges avec Jack (Miller), et après le contact avec Pecco (Bagnaia), j’ai poussé au maximum et j’étais à la limite toute la course. Je n’ai aucun regret car je me suis donné à 100 %. Quand tu rates le titre comme ça, tu as besoin de trouver le positif. Même s’il y a 99 % de négatif, le 1 % de positif est que sur les quatre mois avant la prochaine course, je vais avoir la rage pour m’entraîner dur et me préparer pour 2023. »
Ce qui l’a freiné ce dimanche : « Le pneu avant, c’était vraiment un cauchemar. Samedi, avec des températures un peu plus basses, j’ai vu que nous étions à la limite sur le côté gauche. Au warm-up, avec des conditions un peu plus fraîches, on ne pouvait pas mettre le pneu dur, surtout par rapport au côté droit. Si on regarde, dans les secteurs 2 et 3, j’étais un des plus rapides, mais au premier freinage, puis au deuxième, je n’arrivais pas à freiner et à garder de la vitesse de passage. (…) Ce n’était pas un problème de pression, c’était la matière du pneu qui était trop tendre. Cette année on a passé un cap en dureté sur le flanc gauche, mais les pneus étaient trop tendres pour ce circuit et cette chaleur cette année. Il fait de plus en plus chaud, aujourd’hui il faisait 26-27 degrés, c’est pourquoi c’était trop tendre. »
« Pas vraiment » de plaisir en piste : «Quand on n’a pas un feeling à 100 % avec la moto, on est toujours un peu plus rigide et c’est ce qui est arrivé aujourd’hui. Dans les virages 1, 2 et 6, tous les virages à gauche, hormis le dernier. Je sentais que je pouvais perdre l’avant à tout moment et j’avais énormément de mouvements sur la moto. J’ai pu prendre du plaisir, mais pas autant que je le voulais. »
Un regard sur 2022 : « J’ai abordé les quatre premières courses avec une mentalité négative en me disant que de 2020 à 2022, on n’avait fait aucun pas en avant. Je me suis dit que c’était énervant, que je ne pouvais pas pas me battre pour le titre. J’ai donc marqué peu de points. À partir de là, on s’est dit que c’est ce qu’on avait et que nous devions faire de notre mieux. En deuxième partie de saison, à Silverstone on a connu des difficultés, c’était bien à Spielberg, mais à Misano on était très rapides, aucun problème sur la moto alors qu’on termine cinquième. Même pas pour le moral, c’est très dur de finir cinquième avec un feeling presque parfait sur la moto. »
« Nous n’avons pas fait un seul pas en avant alors que les autres en ont fait énormément. C’est ça qui a été très frustrant. Je ne vais pas dire que ça m’a déstabilisé, mais c’est vrai qu’en voyant ça, c’était très dur. À Buriram on a commis une erreur, à Phillip Island j’ai fait une erreur en tant que pilote… Il y a beaucoup de moments cette année où nous n’avions pas le potentiel de gagner et j’ai voulu pousser beaucoup trop fort. Nous avons énormément appris sur ce point, et pour l’avenir, il faudra s’en souvenir pour ne pas refaire les mêmes erreurs. »
Ce qu’il regrette sur l’ensemble de la saison : « Difficile à dire. Phillip Island est la seule course durant laquelle je n’ai pas vraiment piloté avec mon instinct. Donc, bien sûr, j’ai des regrets pour celle-ci. Mais sur toute l’année je n’ai aucun regret, j’ai tout le temps donné mon maximum. J’ai fait des erreurs, on en a fait avec le team, mais ce sont des choses qui peuvent arriver. Aujourd’hui je n’ai pas de regret, j’ai donné mon maximum jusqu’à la fin. (…) C’est compliqué mais j’ai appris énormément de choses cette année, comme en 2020 quand j’étais en difficulté. Il va falloir que nous fassions un grand pas en avant, surtout avec la moto. Je sais que je peux progresser en tant que pilote, mais c’est clair que techniquement, il faut qu’on fasse un pas en avant. »
La déception après l’arrivée : « Après la course c’était émouvant car je suis un battant, un vainqueur, je veux être premier, donc les 15 premières minutes après la course étaient difficiles. Maintenant c’est fini, on doit fermer la page et ouvrir un nouveau chapitre. Ça commence au test de mardi et j’ai hâte. »
La nouvelle Yamaha YZR-M1 : « Cette année, nous n’avons pas fait un seul pas en avant. Je pense que dès le test de mardi, nous ferons un pas en avant. Je pense qu’on a plusieurs gros problèmes. L’un d’eux sera résolu dans peu de temps, je pense surtout à la vitesse de pointe. Après, niveau aéro et vitesse de passage… Plus que de vitesse de passage, ce qui nous manque est de pouvoir vraiment tourner. C’est ça qu’il va falloir améliorer. »
Une Yamaha 2023 moins rapide aux essais et plus rapide en course ? « Si on regarde la FP4, les conditions étaient un peu moins chaudes, j’avais un rythme de 1’31.1/31.2/31.3… Mais en course, mon meilleur chrono était en 1’31.4, et 1’31.8/31.9/32.0 dans les derniers tours. On roule toujours plus lentement en course qu’aux essais et c’est ça qu’il nous faut. Il nous faut une moto pour se battre et ne pas chercher la performance à 100 %. Bien qu’en essais ou en qualifications, il nous faut la meilleure moto, mais il nous faut aussi une moto pour se battre en course et qui nous permette de rester devant. Aujourd’hui, face à Binder, aux freinages des virages n° 8 et 14, j’étais beaucoup mieux, mais à l’accélération je n’arrivais pas à tenir. »
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