
Bon départ, passage en tête au 3e tour, cavalier seul, victoire avec 5 secondes d’avance sur le deuxième : Fabio Quartararo était impossible à vaincre à Portimao, dimanche. Il remporte son premier Grand Prix depuis août 2021, et prend la tête du classement général après un début de saison difficile, mais où tous les points ont compté. La preuve.
Presque un 10/10 : « Excepté le vendredi, je pense que c’était le meilleur week-end de ma carrière, parce que vendredi j’étais 20e sur le mouillé et samedi j’ai fini à moins d’un dixième du meilleur temps. Puis en FP4 j’ai réussi à finir dans le top-5 en conditions mixtes avec des pneus pluie, et en qualification j’ai pu faire un bon chrono avec des pneus slicks, alors que ce sont les pires conditions pour moi. Au warm-up je me sentais bien et j’ai pu avoir un bon rythme, mais je suis super surpris d’avoir été aussi rapide en course. C’était bizarre car on avait eu peu de temps en pneus slicks avant la course, mais je suis content d’avoir eu ce rythme. »
L’émotion sur le podium : « Ça faisait longtemps que je n’avais pas gagné, depuis août 2021 à Silverstone. Mais on vient aussi d’un moment difficile cette année. Quatre courses c’est peu mais quand tu viens de gagner un championnat ensuite tu veux à nouveau te battre pour le titre. C’était dur d’accepter de finir 7e à Austin, car j’avais progressé en rythme de course, la moto n’a pas vraiment fait de progrès, donc c’était dur de voir mon team m’applaudir pour une 7e place. Aujourd’hui la victoire était spéciale. J’ai toujours dit que je me battrais toujours pour finir 1er, 5e ou 10e, mais c’est bien plus amusant quand c’est pour gagner. C’est pourquoi c’était émouvant.
Un mental de vainqueur : « À Austin, c’était difficile de prendre le départ en sachant que je n’allais pas me battre pour la victoire alors que mon rythme était bon. Je me suis dit que peu importe la position, j’allais me donner à 100 %, et j’ai fini 7e. Je n’étais pas super content mais j’avais fait de mon mieux. En 2019 et 2020, quand j’étais au plus bas, j’allais vraiment pas, et depuis l’an dernier j’essaie toujours de me battre comme pour une victoire même quand c’est pour finir 7e ou 9e. Je pense que c’est le plus grand changement. À Losail, Termas et Austin j’ai fait 9e, 8e et 7e, mais ce sont des points qui nous permettent de mener le championnat. Ces courses où on est déçu, à la fin elles paient. »
Les performances du pilote et de la moto : « Au Qatar c’était dur car l’an dernier on avait gagné et j’ai fini 9e, puis 7e à Austin après avoir terminé 2e en 2021, mais je roulais vraiment bien, il n’y avait rien à dire sur mon style de pilotage, même si on veut toujours s’améliorer. Portimao est un circuit que j’aime, j’avais beaucoup de grip et dans le dernier secteur j’arrivais à être vraiment rapide. Mais j’ai roulé comme lors des courses précédentes, je n’ai rien fait de nouveau. »
« Je n’ai jamais dit que ma moto ne marchait pas. Si c’était le cas, je ne me battrais pas pour ces positions. Mais c’est vrai qu’on manque beaucoup de vitesse de pointe, mais sur ce circuit ce n’était pas mal car je sortais très vite du dernier virage et j’arrivais à ne pas trop partir en wheelie sur la boss. Le dernier secteur était la clé. »
Les autres pilotes Yamaha qui demandent du grip, et estiment qu’il s’adapte mieux grâce à son expérience : « Je suis monté sur la Yamaha en même temps que Franco, donc je ne sais pas pourquoi j’aurais plus d’expérience que lui sur cette moto. Beaucoup de pilotes disent qu’on manque de grip arrière, mais ce n’est pas vrai. On peut le voir à la sortie du dernier virage, je n’aurais jamais doublé Joan sans grip. Tous les pilotes demandent plus de grip car avec ça on va plus vite, mais ce qui nous manque, c’est de la vitesse de pointe. Mais notre moto est fantastique. À part ça, je ne vois pas ce qu’on aurait pu améliorer aujourd’hui : nous avons un super turning, la stabilité au freinage était bonne, donc pour moi la moto marche super bien. Mais c’est vrai qu’en Argentine, avec la longue ligne droite, les virages en V, tu es perdu. On use plus les pneus et on pourrait penser que ça vient du grip arrière, mais ça vient de la vitesse. »
Deux français aux deux premières places : « C’est spécial parce que nous ne sommes que deux français sur la grille, et on est sur le podium. Notre sport progresse beaucoup en France et c’est important, car les gens connaissent les risques mais pas le fun qu’on prend en piste, et je pense que c’est incroyable à voir. »