
Yamaha de retour au sommet grâce à Fabio Quartararo, Ducati signe son 11e podium consécutif, Honda sans top-5 depuis quatre courses… Le Grand Prix du Portugal 2022 vu sous l’angle des constructeurs MotoGP, après une course de Portimao où il y a eu six marques aux six premières places.
Fabio sauve Yamaha
Heureusement pour Yamaha, il y a Fabio Quartararo. On ne cesse de le répéter, mais c’est plus vrai que jamais après la course Portimao. Intouchable, le Français a signé son premier succès – et celui de la marque – depuis Silverstone 2021, et ainsi mis un terme à dix Grands Prix sans victoire. Il récupère les commandes du championnat, et sera vraisemblablement le seul représentant des Bleus à lutter pour des places intéressantes cette année.
Certes, Andrea Dovizioso a signé son meilleur résultat depuis son retour chez Yamaha, en septembre 2021 (11e), mais il finit à 30 secondes du vainqueur. Ça fait une moyenne de plus d’une seconde perdue à chaque tour. Franco Morbidelli récolte 3 maigres points (13e) pendant que son coéquipier roule à un autre niveau. Le rookie Darryn Binder a terminé 17e, mais bon denier à la régulière.
Zarco fait le bonheur de Ducati
De quoi faut-il se réjouir chez Ducati ? Du podium de Johann Zarco (2e), surtout. Solide tout au long des (presque) 42 minutes de course, le Français a permis à Ducati d’aligner un 11e podium consécutif, se rapprochant du record de 17. Il retourne dans le top-5 du championnat, vingt-quatre heures après avoir signé une pole position surprise. Ce faisant, il a sauvé le week-end du constructeur de Borgo Panigale.
Les Rouges ont en effet eu à faire avec les chutes d’Enea Bastianini, Jack Miller et Jorge Martin. Le premier a perdu la tête du championnat, et mis fin à une série de 11 courses terminées dans les points ; le second a gâché un possible podium (il était en train de passer 3e) et emporté avec lui Joan Mir ; le dernier a enregistré un 3e résultat blanc en 5 Grands Prix.
Le deuxième meilleur pilote Ducati du jour a donc été Francesco Bagnaia, héroïque 8e après s’être élancé 24e. Il signe une remontée spectaculaire en dépit de douleurs à l’épaule droite, dues à une lourde chute la veille. Pas le résultat qu’il espérait, mais satisfaisant au regard des circonstances.
Un nouveau trophée pour Aprilia
Jamais deux sans trois : Aleix Espargaro (3e) a collecté à Portimao son troisième trophée en moins d’un an avec l’Aprilia RS-GP. Bénéficiaire de l’accrochage entre Jack Miller et Alex Rins, il a saisi sa chance et transformé ce qui allait être un beau top-5 en un superbe podium. Une énième preuve des progrès de la firme de Noale, qui perdra ses concessions en cas de nouveau podium de l’un de ses pilotes. Et c’est une bonne nouvelle, car cela signifie que la moto a rattrapé son retard sur les autres.
Moins à l’aise, Maverick Viñales (10e) se serait sans doute battu pour les points sans les chutes devant lui, mais celui qui rallie l’arrivée a toujours – ou souvent – raison. Il sauve ainsi un top-10, son troisième consécutif avec l’Aprilia.
Suzuki pas récompensé
Compétitive à Portimao, la Suzuki GSX-RR aurait pu repartir d’Algarve avec de bons points en poche. Longtemps 2e, Joan Mir allait défendre sa 3e place face à Jack Miller quand celui-ci a chuté et l’a emporté. Le champion du monde enregistre son premier résultat blanc de l’année, mais pardonne son adversaire et pense déjà à la suite. Classe.
Lointain 23e sur la grille, son coéquipier Alex Rins a été l’un des héros du dimanche en remontant jusqu’au 4e rang. Une performance spectaculaire qui lui permet d’être co-leader du championnat avec Fabio Quartararo. Plus les semaines passent, puis l’Espagnol consolide son statut de prétendant au titre, et montre une véritable transformation par rapport à 2021.
KTM pas au mieux, mais ça aurait pu être pire
Brad Binder tombé, il a fallu compter sur Miguel Oliveira pour sauver les meubles. Motivé à domicile, le Portugais n’a pas réalisé le numéro de novembre 2020 – victoire écrasante –, mais s’en tire quand même avec une 5e place positive. De quoi le remettre dans le droit chemin après deux courses difficiles à Termas de Río Hondo et Austin.
Chez Tech3, Remy Gardner (14e) prend 2 points de plus, son meilleur résultat en MotoGP. Ça donne un peu de baume au coeur aux troupes d’Hervé Poncharal, qui ont dû se passer de Raul Fernandez, touché à la main après une chute en qualification.
Pas de top-5 pour Honda
Si Alex Marquez (7e) peut se réjouir de signer son meilleur résultat de l’année, ses camarades du HRC ne peuvent pas en dire autant. Marc Marquez (6e) a reconnu qu’il n’avait pas la vitesse pour faire mieux, et Pol Espargaro (9e) est sorti perdant du duel qui a un temps opposé les trois pilotes Honda. Tombé, Takaaki Nakagami (16e) n’a marqué aucun point.
Avec ce résultat, le constructeur japonais en est à quatre courses consécutives sans aucun de ses représentants dans le top-5. Ce n’est pas une première, mais c’est rare quand ça arrive. La dernière fois, c’était en 2020, à l’époque où Marc Marquez était blessé, avec dans l’ordre les courses de Spielberg 2, Misano 1, Misano 2 et Barcelone.