Pour Andrea Dovizioso, Fabio Quartararo exploite le potentiel de la Yamaha mais le retard pris par les marques japonaises sur les européennes est trop important pour jouer le titre.
Cela fera bientôt un an que Yamaha n’a plus gagné en MotoGP. Le dernier succès du constructeur japonais remonte au Grand Prix d’Allemagne 2022, remporté par Fabio Quartararo. Il avait à l’époque dominé les débats sur la piste du Sachsenring, où Francesco Bagnaia était tombé en tentant de le suivre. Le genre de situation qu’il est aujourd’hui difficile d’envisager, du fait de la supériorité de la Ducati face à la Yamaha.
La différence n’est pas grande. Elle se compte en une poignée de centièmes au tour, à quelques km/h en ligne droite, à un poil plus ou un poil moins d’aisance en bagarre. Mais sur l’ensemble d’une course, cela peut vous faire passer un homme de vainqueur à cinquième, septième ou dixième. Fabio Quartararo n’est ainsi monté que sur un seul podium lors des cinq premiers Grands Prix de la saison 2023. Son coéquipier Franco Morbidelli n’a lui pas encore collecté de trophée.
Pilote Yamaha en 2022, après avoir roulé chez Ducati de 2013 à 2020, Andrea Dovizioso est l’une des personnes les mieux placées pour jauger la situation. Il ne doute évidemment pas du travail fourni par Yamaha, mais ce qu’il se passe aujourd’hui trouve ses racines dans le passé. « Si vous prenez du retard sur certaines évolutions et que vous ne vous en rendez pas compte à temps, plus vous avancez, plus vous le payez. Et ce n’est pas seulement Yamaha, mais tous les (constructeurs) japonais », analyse-t-il dans La Gazzetta dello Sport.
Pour certains observateurs du paddock, le retard pris par les marques japonaises sur les firmes européennes durant l’épidémie de Covid-19 – restrictions plus importantes en Asie qu’en Europe, temps d’échange et de travail plus long pour le développement, etc. – n’a jamais été rattrapé.
Qu’il s’agisse de cela ou d’autre chose, le constat est le suivant concernant le pilote français : « Fabio (Quartararo), qui est particulièrement doué pour exploiter le châssis M1, met des rustines (à la situation), mais il ne peut pas rester toujours devant et jouer le championnat. » Autrement dit, cela peut passer pour quelques Grands Prix, mais pas sur l’ensemble d’une saison.