
C’est LA question en suspens après le Grand Prix des Amériques : sans son problème au départ, qu’aurait fait Marc Marquez à Austin ? Gagner, comme l’avance Alberto Puig ? GP-Inside s’est penché sur les chiffres, où se trouve une bonne partie de la réponse. Voici ce qu’ils ont à nous dire. ✪ Contenu Premium. (GP-Inside n’existerait pas sans ses abonnés ! Version 100 % sans pub, Contenu intégral, Concours… Devenez membre Premium !)
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Victime d’un problème technique au départ du Grand Prix des Amériques, Marc Marquez s’est retrouvé 24e au premier virage. Le septuple vainqueur de la course texane s’est alors lancé dans une remontada impressionnante, terminée à la 6e place. Pas le résultat souhaité, mais quand même satisfaisant au regard des circonstances.
Reste une question que tout le monde se pose : que se serait-il passé s’il avait pu jaillir correctement du 9e rang de la grille ? Son team-manager, Alberto Puig, prétend que Marc Marquez « était le pilote le plus rapide ». Plus prudent, le principal intéressé estime qu’il était « possible de se battre pour la victoire, et avec certitude pour le podium ». Une partie de la réponse se trouve dans les données de la course, passées au peigne fin par GP-Inside.
La course :
Resté « collé » sur la grille de départ, Marc Marquez termine le premier secteur à 3,110 secondes du leader, Jack Miller. L’écart grandit à 4,387 secondes à la fin du premier tour, puis dépasse les 5 secondes. Une augmentation due au fait que l’Espagnol est pris dans le peloton, devant enchaîner dépassements et kilomètres derrière des pilotes plus lents que lui.
La différence avec Jack Miller fait le yoyo. Elle atteint 5,750 secondes au huitième tour, alors que Marc Marquez s’est installé au 10e rang. Mais l’Espagnol est en train de mettre en place son rythme, et le gap se réduit significativement à l’entame de la deuxième partie du Grand Prix. Au quinzième tour, 4,440 secondes les séparent. À ce moment-là, le pilote Honda est clairement plus rapide.
Mais la physionomie change au seizième tour, pour deux raisons. Devant, Jack Miller cède la première place à Enea Bastianini, qui a mieux géré ses pneus, son effort, et en a encore dans le poignet. Il est la nouvelle référence de la course et ne tarde pas à s’échapper. Derrière, Marc Marquez est physiquement à bout, ainsi qu’il le confessera dans son débriefing. Après cinq tours consécutifs en 2’03, il se met à rouler en 2’04. L’écart avec le leader – et futur vainqueur – remonte, pour atteindre 6,617 à l’arrivée,
Avantage Bastianini, mais avec un « et si… »
Commençons par le plus simple : la certitude de Marc Marquez concernant la possibilité de monter sur le podium est juste. 13 de ses 20 tours ont été plus rapides que ceux de Jack Miller, arrivé troisième. Pointé à 5,750 secondes de l’Australien au huitième tour, il termine à 4,305 secondes. Sauf incident, il aurait imité son compatriote Alex Rins, deuxième, et battu le pilote Ducati.
Maintenant, le vif du sujet : la gagne. Oui, ceux qui, comme Aleix Espargaro, disent que Marc Marquez se serait battu pour la victoire, ont raison. Il avait clairement le rythme du groupe de tête et en aurait fait partie. Enea Bastianini et lui ont un record personnel similaire (2’03.521 pour l’Italien, 2’03.553 pour l’Espagnol), et sont les seuls à avoir enchaîné au moins quatre tours en 2’03.
Mais il faut aussi écouter Jack Miller quand il estime que Bestia aurait triomphé sur la fin. Sa gestion a été impeccable, et surtout, Marc Marquez était physiquement à bout. Il effectuait son retour à la compétition, alors que sa dernière course remontait à cinq semaines. Pas idéal pour Austin, circuit parmi les plus physiques du championnat. Il avait déjà peu roulé au warm-up – 6 tours mais seulement 3 rapides, deux fois moins que les autres – dans le but de se préserver. Il fallait donc s’attendre à un avantage Bastianini sur la fin.
Restent en suspens les quelques éléments qui rendent délicate une réponse certaine. En premier lieu, le fait qu’il est impossible de quantifier le retard entraîné par le mauvais départ de l’Espagnol. Oui, il y a les 4,387 du premier tour, mais à cela s’ajoutent le temps perdu dans la remontée, les efforts physiques et l’usure des pneus qui en découlent. Il faut donc s’en remettre au rythme, qui était celui des leaders.
Ensuite, la course qu’aurait livré Enea Bastianini : avec un Marc Marquez dans les pattes, il y aurait peut-être eu plus de dépassements, de tension, de fatigue et d’usure de pneus, donc sa suprématie dans les dernières minutes en aurait été amoindrie. De là à dire que cela aurait permis au pilote Honda de lui tenir tête ? On ne peut le savoir.
Enfin, l’imprévisibilité du duel : deux adversaire qui ont le même rythme, ça suppose une bagarre, donc une certaine pression, d’éventuels contacts, une motivation accrue pour la victoire qui n’est pas la même que lorsqu’on est 6e, et un scénario que les chiffres ne peuvent prédire.
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