Pour 2023, le règlement de la catégorie Moto2 a été légèrement revu. Le régime moteur gagne 400 tours/min… Est-ce véritablement bénéfique ?
Pour 2023, la spécification du moteur Triumph a été mise à jour. La limite de tours par minute passe de 14 000 tr/min à 14 400 tr/min. Est-ce intéressant pour les équipes ? « Ça ne va pas changer grand-chose, en termes de puissance ou de chronos…, précise Matthieu Grodecoeur, directeur technique d’American Team. En revanche, le nouvel étalement de la boîte de vitesse introduit l’an dernier sur la première, la cinquième et la sixième et ça nous avait posé pas mal de problèmes. La cinquième est alors devenue inutile… aujourd’hui elle l’est totalement. »
Et d’ajouter : « Il y a désormais deux théories, d’un côté on nous dit qu’il faut tirer long, mais j’ai plutôt l’impression que c’est l’inverse. Il s’agirait donc d’essayer de taper le limiteur le plus possible. Ça a l’air d’être plus efficace en vitesse de pointe que de tirer long. Aujourd’hui, nous sommes plus dans l’idée de vouloir valider cette théorie. »
Cette légère augmentation du régime moteur peut aussi avoir une importance au rétrogradage. « Ça a un effet sur le frein moteur, mais il faut juste l’adapter, explique Matthieu Grodecoeur. En 2021, nous avions un braquet pour un circuit. En 2022, avec la nouvelle boîte, nous avons dû tirer plus long, même si ça ruptait. Et là, avec les 400 tours, on revient à tirer plus court. Le rapport final est pratiquement le même. Le gros problème pour le moment, dont on n’arrive pas trouver l’origine, c’est que ça consomme plus. Ça aurait été un problème si les courses étaient aussi longues que l’an dernier, mais elles seront légèrement plus courtes cette année. »
Un programme moins chargé en Moto2
Le programme de chaque week-end a été changé dans les trois catégories pour notamment accueillir la course sprint en MotoGP. En Moto2, les pilotes rouleront 2h20 s’ils rejoignent la Q2 en passant par la Q1. « C’est un vrai problème, souligne le Français. Si un pilote n’est pas du matin et qu’il n’est pas bien réveillé… il doit attaquer la FP3 à 9h25. Il a 30 min pour faire la différence, c’est la clé pour aller en Q2. Moins de temps en piste est aussi un problème. Tu ne peux pas faire de réglages, essayer des choses et si tu chutes, tu perds ton week-end. De même, si tu as un problème technique en qualifications… tu abordes la course moins sereinement puisqu’il n’y a plus de warm-up. La dynamique d’un week-end va changer pour le pilote. Il va falloir qu’il apprenne à se coucher plus tôt pour se lever plus tôt. »