
Ducati a placé trois de ses pilotes dans le top-5 à Motegi, ce vendredi. La marque italienne compte bien être au rendez-vous de l’histoire, alors que son record de podiums en une saison s’apprête à être battu. Mais les chronos plus serrés que jamais, et l’imprévisible situation des deux prochains jours, maintiennent entier le suspense du Grand Prix du Japon. ✪ Contenu Premium. GP-Inside n’existerait pas sans ses abonnés ! Version 100 % sans pub, intégralité du contenu… Soutenez notre travail, rejoignez les membres Premium !).
[ihc-hide-content ihc_mb_type= »show » ihc_mb_who= »3″ ihc_mb_template= »1″ ]
La série – historiquement élevée pour la marque – de cinq victoires Ducati d’affilée touche-t-elle à sa fin ? Certains le pensaient en arrivant à Motegi. En partie parce que la moto n’a pas roulé ici depuis 2019, qu’elle a relativement évolué depuis (à l’inverse, par exemple, de la Yamaha), et que le programme réduit du Grand Prix allait jouer en sa défaveur. Oui, il a fallu quelques dizaines de minutes aux pilotes pour régler la machine lors de la première séance d’essais libres, a expliqué Francesco Bagnaia ce vendredi soir. Mais une fois mis sur les bons rails, les hommes de Borgo Panigale ont inséré leurs noms au sommet de la hiérarchie
Trois Desmosedici GP22, de Jack Miller (1er), Francesco Bagnaia (2ème) et Luca Marini (5ème), ont joué les premiers rôles ce vendredi. De quoi chasser les doutes des (rares) personnes qui ne voyaient pas la moto rouge aux avant-postes au Japon. Après Loris Capirossi de 2005 à 2007, Casey Stoner en 2010 et Andrea Dovizioso en 2017, le constructeur italien a des chances de décrocher dimanche sa sixième victoire à Motegi.
Tout ne s’est cependant pas parfaitement bien passé pour les Ducatistes. Si, pour d’autres marques, avoir trois motos dans le top-10 serait une performance notable, la marque de Borgo Panigale a habitué à mieux ces derniers mois. Johann Zarco (11ème) a chuté en fin de séance et n’est pas dans le top-10 provisoirement qualificatif pour la Q2. Vainqueur en Aragon cinq jours plus tôt, Enea Bastianini (14ème) est aussi tombé et va devoir remonter. Jorge Martin (15ème) n’est pas non plus en première partie de classement, de même que le rookie Marco Bezzecchi (19ème).
La concurrence, elle, tente de s’accrocher. Honda a repris des forces grâce à Marc Marquez (6ème) et Pol Espargaro (7ème), bien aidés par le grip en piste trouvé ce vendredi. KTM, boosté par la performance aragonaise de Brad Binder, voit son pilote sud-africain proche des meilleurs (8ème), et son coéquipier Miguel Oliveira dans son sillage (9ème). Alex Rins (13ème) s’est montré compétitif sur la Suzuki, bien qu’il soit relégué au-delà du top-10. Aleix Espargaro (4ème) répond présent, propulsé par les progrès de la RS-GP par rapport à 2019. Et puis il y a, évidemment, Fabio Quartararo (3+eme), premier adversaire des Ducatistes à 49 millièmes de Jack Miller.
Rapide de bout en bout, le Français s’est toutefois montré inquiet concernant les progrès de ses adversaires, alors que lui sent déjà qu’il exploite le plein potentiel de sa Yamaha. « La marge que les autres ont par rapport à nous est énorme car j’étais à la limite dès le premier tour. On va peut-être pouvoir améliorer un petit peu mais les autres… Ils sont au-dessus, ils ont fait quelque chose de très gros, a-t-il expliqué. C’est dur parce que tu fais ton maximum ce n’est jamais assez. Mais il faut garder le moral jusqu’à la fin. »
Alerte Ducati, donc, avec un soupçon d’Aprilia au milieu. Mais pour les Rouges, la partie n’est pas encore gagnée. D’abord, parce que le classement reste extrêmement serré, donc que la hiérarchie peut être complètement revue. Et quand on dit « extrêmement serré », on parle des écarts parmi les plus faibles de l’histoire du championnat : le top-4 en 136 millièmes, les sept premiers en à peine 169 millièmes, le top-10 en 288 millièmes et le quinzième à seulement une demi-seconde. « Je ne suis qu’à 289 millièmes du meilleur temps, mais je ne suis pas dans le top-10 », pestait Johann Zarco ce vendredi. Ou pour le dire autrement : ça ne se joue à rien.
Un élément pourrait rebattre toutes les cartes dans les prochaines heures : la météo. De sérieuses averses devraient s’abattre sur Motegi, samedi. Qui dit piste trempée dit risques supplémentaires, donc possibles chutes pour des prétendants à la victoire. Dit, aussi, classement différent en qualification. Déjà leader sur le sec, Jack Miller devrait, comme à son habitude, briller sur le mouillé. Mais on peut s’attendre à voir des hommes comme Miguel Oliveira, Johann Zarco ou encore Alex Rins remonter, s’intercalant entre les leaders du championnat. Qui devront exux trouver le juste compromis entre performance et sécurité, dans une période où toute blessure est à éviter : quatre Grands Prix vont avoir lieu en l’espace de cinq semaines.
Les probabilités de voir une course sur le mouillé sont moins élevées (environ 40 %), mais ce n’est pas impossible. Un autre scénario, de plus en plus discuté, est sur la table : des sessions du samedi mouillé, suivies d’une course sur le sec dimanche. Une grille définie sur le mouillé pour un départ sur le sec, et voilà une course potentiellement folle à venir. Les 25 hommes du peloton n’auraient par ailleurs eu qu’une séance d’essais sur le sec, le vendredi, pour se préparer aux conditions prévues dimanche après-midi.
Avis à ceux qui s’y tromperaient : le destin du Grand Prix du Japon est encore loin d’être scellé.
[/ihc-hide-content]