« La base de la Honda a un déficit » : Zarco dresse un constat à Austin
Le Grand Prix des Amériques semble avoir permis aux pilotes Honda de mettre le doigt sur un fait : la base de la nouvelle moto n'est « pas aussi bonne que ce qu'on espérait ». Tombé lors du sprint alors qu'il était 17e, Johann Zarco s'est livré sur le sujet samedi, rejoignant les propos tenus la veille par Joan Mir. Mais le Français ne baisse pas les bras et répète que tout le monde a besoin de temps, ingénieurs compris.
Un sprint terminé par une chute : « Dur de se donner un objectif correct parce que je voyais que dès que chacun prend un peu de rythme, on n'est pas en capacité de suivre et j'aime pas ça. Donc je me suis dit qu'il fallait essayer de dépasser, peut-être les boquer un peu pour casser le rythme. J'ai passé des pilotes en début de course, c'était bien, mais une fois ce rythme pris, j'ai chuté à vouloir essayer de trouver un peu plus d'ange pour mieux tourner. Ça ne m'attriste pas trop car dans tous les cas tu ne marques rien en sprint. »
Besoin de « faire naître une meilleure moto » : « Ce matin je me suis dit : "quand même, on sent que la base n'est pas aussi bonne que ce qu'on aurait espéré". Est-ce qu'au Qatar ça a mieux fonctionné car on a ei le remps de se préparer avec les essais hivernaux, et que ça nous a permis d'être plus proches des meilleurs ? Là, avec moins de temps, on voit un vrai déficit. On verra à Jerez si plus de tests permettent de combler, ca il va y avoir nécessité de faire des changements encore assez basiques, d'autres stratégies pour faire naître une moto meilleure. J'annonçais un très beau potentiel de la moto, là peut-être que les autres sont mieux et ça fait plus de différence. On est très limités. Les chutes, c'est parce qu'on est trop lent et qu'on essaie de compenser. »
Les ingénieurs ont aussi besoin de temps : « Je pense qu'il y a une partie châssis (à corriger). Après, il y a une grosse équipe aéro qu'ils n'avaient pas avant. C'est pareil, ils ont besoin d'apprendre, de travailler. Tout est presque nouveau chez Honda. Il faut rappeler que chez Ducati, s'il n'y avait pas eu Dall'Igna, il y aurait beaucoup moins de constance, c'est une sorte de génie. Les Japonaises ont bougé tellement de choses, c'est hyper intéressant. C'est juste que ça met les boules parce qu'on donne tout et on reste quand même les 4 derniers. »
De l'importance de garder son calme : « C'est parfois dur pendant les essais. En course je suis content d'avoir su faire ce que j'avais annoncé car ça permet de garder de bons réflexes. Des réflexes fondamentaux pour réussir à reste prêt quand la moto sera prête, car si j'attends c'est moi qui vais perdre le rythme, et là le rythme est là. Lors des tests on essaie progressivement et on a toute la journée, 70 tours pour valider 2-3 choses ; là tu les valides en 3 fois 3 tours. C'est ce qui nous met dedans car là, la base a un déficit. »
Même état d'esprit que Fabio Quartararo qui « essaie des choses » avec Yamaha en plein Grand Prix : « Oui, c'était l'état d'esprit au Portugal et ça l'est encore. On se permet de faire des choses comme ça pour trouver des directions. J'arrive à avoir du recul et leur dire : "ne vous inquiétez pas, on n'a rien à perdre". »
Fréquemment meilleur pilote Honda : « Il faut l'être pour se dire qu'on garde cet esprit battant. C'est une manière de dédommager le truc. Après, en rythme de course, Mir est en général bien. Dimanche, s'il ne chute pas, ça peut être (mon) adversaire. »