L'actuel leader du championnat du monde MotoGP veut être pilote d'usine l'an prochain, mais les places sont chères.
Arrivé en MotoGP en 2021, Jorge Martin réalise son meilleur début de saison en catégorie reine. L'Espagnol a brillé au Qatar (1er/3ème), récidivé au Portugal (3ème/1er), pris des points importants aux États-Unis (3ème/4ème) avant de commettre une première erreur en Espagne (1er/Abandon). Cette chute à Jerez, alors qu'il menait, a affecté son bilan, qui reste néanmoins excellent : 92 points en quatre Grands Prix.
Pilote Ducati, il a toujours été placé dans l'équipe satellite Prima Pramac Racing. Il y bénéficie d'un bon traitement, avec notamment le soutien de l'usine, mais cela ne lui suffit plus. Son objectif, déclaré et assumé, est de rejoindre une équipe officielle en 2025. Il nous l'a encore dit à Jerez, fin avril.
Ses résultats actuels, comme ceux de la saison 2023 où il a fini vice-champion du monde MotoGP, légitiment amplement ce souhait. Mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'affaire n'est pas aussi simple. Martin aimerait rejoindre le Ducati Lenovo Team aux côtés de Francesco Bagnaia, mais le constructeur italien hésite avec deux autres candidats : Enea Bastianini, actuel troisième du classement général, et Marc Marquez, octuple champion du monde en quête d'une neuvième couronne.
La Ducati est la meilleure moto du plateau, mais le Martinator devra s'en priver si les portes de l'équipe d'usine Ducati sont fermées. Vers quel garage pourrait-il alors se tourner ?
Difficile de l'imaginer chez KTM, car le box Red Bull KTM Factory Racing risque d'afficher complet : Brad Binder a été signé et Pedro Acosta devrait être promu à ses côtés. Yamaha travaille à la prolongation d'Alex Rins pour accompagner Fabio Quartararo. Chez Honda, l'identité du coéquipier de Luca Marini n'est pas encore connue, mais le retard de la RC213V est clairement un frein. À moins que des progrès, combinés à une bonne proposition financière, ne fassent pencher la balance.
Pour ces raisons, un départ de Martin de chez Ducati pourrait le pousser vers Aprilia Racing, où il bénéficierait d'une RS-GP capable de remporter des Grands Prix. Aleix Espargaro l'a prouvé à Barcelone et Silverstone l'an dernier, Maverick Viñales à Austin cette saison. On peut par ailleurs compter sur Espargaro pour tenter de convaincre l'Espagnol, qui est l'un de ses meilleurs amis, comme il l'a fait avec le recrutement de Viñales. Mais cela signifierait prendre un guidon, certes d'usine, mais moins compétitif que celui d'une Ducati d'un team satellite.
Même pour le leader du championnat, le marché des transferts 2025 n'est pas une affaire évidente.