
Grip arrière ou puissance : que manque-t-il à la Yamaha ? Pour Fabio Quartararo, le choix est vite fait et concerne le moteur. À Portimao, le Français a décrit avec précision les problèmes qu’il rencontre cette année. Et ce qui lui est promis pour la suite n’a « rien de spécial qui motive ».
Sur place à Portimao
Fabio Quartararo a terminé la première journée du Grand Prix du Portugal au vingtième rang, à l’issue d’un vendredi où pluie et vent ont embêté les pilotes jusqu’au bout. Un peu de délicatesse avec l’arrière et un manque de grip rencontré par les pilotes Yamaha l’ont empêché d’être compétitif. « Ce n’est pas que je ne me sentais pas bien, mais il me manquait quelque chose », a-t-il résumé lors de son point presse, auquel GP-Inside a assisté.
S’il figure parmi les derniers, le Français estime être moins loin du bon groupe que ce que le classement peut laisser paraître. « La position est mauvaise, mais pas mon feeling. » Et les progrès effectués par un autre pilote Yamaha, Andrea Dovizioso, troisième de la deuxième séance d’essais libres, lui ont montré le chemin. « J’ai trouvé que je perds 7 dixièmes en trois virages. Ce sont des virages où je me mets trop à la limite et je perds du temps. En étant plus smooth et en pensant à la sortie des virages, je peux gagner du temps. »
Si la Yamaha manque de puissance, cet élément n’entre guère en compte sur une piste mouillée, car les vitesses atteintes sont moins élevées. Dans ces conditions, le grip est ce qui compte le plus. Le déficit de puissance de la M1 s’est pourtant converti en le sujet central du débriefing de Fabio Quartararo, ce vendredi. Autrement dit : il avait un message à faire passer.
Le Français est sur une ligne différente de celle d’Andrea Dovizioso, qui demande surtout de l’adhérence à l’arrière. « Je pense que l’an dernier j’ai beaucoup appris de la moto, et le grip arrière n’est pas notre problème », commence-t-il. « Si on demande à chaque pilote ce dont il a besoin, c’est de grip, car avec plus de grip on va plus vite. Mais j’ai de l’expérience sur la Yamaha et ce qui manque n’est pas le grip, mais clairement la puissance. Si on me pose la question vingt fois, je répondrai ça vingt fois. »
Et de poursuivre en prenant comme exemple la dernière course en date, aux États-Unis, où il est arrivé septième : « À Austin on perdait une demi-seconde juste dans la ligne droite. Si on retire ça de notre chrono, on se battrait pour le podium. Ils (Yamaha) ont besoin d’être plus agressifs, de faire de plus grands changements et pas par rapport au grip arrière, mais à la puissance », demande-t-il.
Commentant les conséquences de ce déficit, Fabio Quartararo poursuit : « En Argentine, seul j’avais un bon rythme, pour me battre pour le podium, mais dès que je me fais doubler et que je me retrouve derrière, je suis perdu. (…) En course dès qu’on te double c’est fini, même en étant derrière quelqu’un qui est plus lent tu ne peux pas le doubler. Mon problème est là depuis plusieurs années chez Yamaha, mais ils doivent trouver (une solution). »
Yamaha souhaitant garder Fabio Quartararo dans ses rangs, on pourrait imaginer que des promesses lui sont faites quant à ce qui sera apporté en 2023. Ce n’est apparemment pas le cas. « Rien de spécial qui me motive, répond-il à GP-Inside, mais j’aimerais avoir des résultats de leur part. Il faut faire un step en avant. (…) Pour cette année je ne vois pas beaucoup de possibilités. Pour l’année prochaine je ne sais pas. On verra comment ça se passe mais c’est difficile, et j’espère vraiment qu’ils sont motivés pour faire quelque chose de bien. »
Les km/h qui lui manquent en bout de ligne droite avaient déjà gâché son Grand Prix d’Algarve, à Portimao, en novembre dernier. Cinq mois plus tard, il est à craindre que le même scénario se répète ce dimanche. Et ne devienne un classique de la saison 2022, en tout cas sur les pistes où la puissance sera primordiale. Et après ? De la réponse apportée par Yamaha à cette question dépend peut-être le futur d’El Diablo chez les Bleus.
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