
Quels sont les candidats au podium du Grand Prix des Amériques ? GP-Inside revient, constructeur par constructeur, sur les favoris de l’épreuve d’Austin.
Le favori malgré tout
Un pilote qui a manqué les deux dernières courses peut-il être le favori d’un week-end ? Non. Sauf s’il s’appelle Marc Marquez et qu’on est à Austin. Forfait à Mandalika et Termas de Río Hondo, l’octuple champion du monde fait son retour à la compétition ce week-end, et participera à sa première course depuis cinq semaines. Ses problèmes de vision sont apparemment réglés, mais le moment où il remontera sur la Honda RC213V constituera le dernier test. Il faudra aussi voir quelle dose de risques est-il prêt à prendre après sa violente chute en Indonésie.
Seulement, le circuit d’Austin, c’est chez lui. Il est rare de voir Marc Marquez battu sur des pistes qui tournent majoritairement à gauche, comme c’est le cas ici. Il s’y est imposé lors de sept des huit courses organisées depuis 2013, la seule défaite étant en 2019 quand il a chuté alors qu’il menait. « Même avec un oeil en moins, il peut gagner ici », a plaisanté Johann Zarco jeudi.
De l’autre côté du box Repsol, Pol Espargaro n’est pas particulièrement fan du tracé texan. Il n’y a jamais fait mieux que 6e (2014), et sort d’un résultat blanc à Termas de Río Hondo, où il a reconnu avoir trop poussé alors qu’un top-5 lui tendait les bras. Son week-end devrait être de ceux où on essaie de prendre de bons points, sans pour autant jouer le tout pour le tout.
L’outsider, c’est Ducati
Sur une série en cours de neuf podiums, Ducati vise un dixième trophée consécutif, qui serait aussi le sixième obtenu à Austin. La Desmosedici peut faire valoir ses atouts au Texas, notamment dans la longue ligne droite de 1 200 mètres, la plus longue du calendrier. Reste, encore une fois, à savoir lequel des membres de l’escadron rouge s’en sortira le mieux,
Francesco Bagnaia a fait pole + podium (3e) ici en 2021, et prévient qu’il a « retrouvé les sensations de l’an dernier » après sa remontée en Argentine (13e sur la grille, 5e à l’arrivée). Son coéquipier Jack Miller a besoin de rebondir, alors que sa place dans l’équipe d’usine est menacée par Jorge Martin, qui sort d’un podium à Termas de Río Hondo (2e). Pour rester chez Pramac, Johann Zarco doit marquer des points après sa chute dimanche dernier. Quant à Enea Bastianini, il vient de perdre la tête du championnat mais revient pour la deuxième fois de la saison sur un circuit où il a déjà roulé en MotoGP ; le premier, c’était Losail, et on a vu ce que ça a donné.
Suzuki se rapproche
Les pilotes du Team Suzuki Ecstar ne font pas de bruit, mais ils sont au rendez-vous. Alex Rins et Joan Mir sont les seuls à avoir terminé les trois premières courses de l’année dans le top-7. Celle de Termas de Río Hondo a consacré le premier podium de la marque en 2022 (Alex Rins 3e), et le meilleur résultat de l’année de Joan Mir (4e). Austin, la GSX-RR y a déjà gagné en 2019. Il va falloir se méfier des hommes de Livio Suppo.
Un rendez-vous pas évident pour Aprilia
Aleix Espargaro était « l’homme le plus heureux du monde » à Termas de Río Hondo. Sa première victoire, au bout de son 284e Grand Prix, fut aussi la première de l’Aprilia RS-GP. Mais il lui sera très difficile de répéter cette performance à Austin, car le circuit ne convient pas à la moto italienne. Le pilote espagnol avait chuté cinq fois dans le week-end l’an dernier. Son premier objectif devra être d’améliorer le meilleur résultat de la marque en ces lieux : une dixième place, obtenue par Stefan Bradl en 2016, puis lui-même en 2018.
Pour Maverick Viñales, le parcours s’annonce encore plus épineux car il est moins à l’aise que son coéquipier avec l’Aprilia, qu’il doit encore faire sienne. Mais il vient d’obtenir son meilleur résultat (7e) depuis son arrivée à Noale, en septembre dernier, et cela pourrait le booster.
Imprévisible KTM
La saison 2021 en forme de montagnes russes de KTM rend difficile tout pronostic concernant les performances des Oranges. On peut les voir tantôt devant, comme cela a été le cas à Losail (Brad Binder 2e) et Mandalika (Miguel Oliveira 1er), tantôt un peu plus en retrait, ainsi que cela s’est passé à Termas de Río Hondo (meilleur résultat : Brad Binder 6e).
La KTM RC16 n’a jamais vraiment brillé au Texas, et son meilleur résultat ici est une huitième place (Pol Espargaro en 2018). Mais Miguel Oliveira est en quête de rédemption après sa contre-performance en Argentine (13e), tandis que Brad Binder montre savoir faire preuve de vitesse et régularité (2e/8e/6e), au point d’être l’actuel numéro 2 mondial.
Yamaha, sauver ce qui peut l’être
La Yamaha YZR-M1 peut-elle être performante à Austin ? Oui, comme l’ont démontré les sept podiums obtenus, le dernier par Fabio Quartararo en octobre 2021. Mais peut-elle l’être en 2022 ? C’est une autre question.
Les problèmes de grip et de puissance rencontrés par la machine bleue se sont accentués cette année, en raison des progrès de la concurrence. Si le round de Mandalika lui a permis de s’illustrer (2e), Fabio Quartararo a terminé 8e des courses de Losail et de Termas de Río Hondo. Et « faire mieux aurait été difficile », a-t-il constaté après l’arrivée. Dans ces circonstances, un podium sur la piste où se trouve la plus longue ligne droite du championnat – 1 200 mètres – serait déjà un excellent résultat.
Moins en jambes que son coéquipier, Franco Morbidelli pourra lui s’estimer satisfait s’il va chercher un premier top-5 en 2022. L’Italien dit avoir encore besoin de temps de roulage pour bien comprendre la nouvelle Yamaha. Même chose pour Andrea Dovizioso dans le team WithU RNF, dont l’objectif sera de retrouver le chemin des points après deux résultats blancs.
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