Confiant en amont du Grand Prix d’Italie, Johann Zarco a finalement signé le 20ème temps du jour. Le Français n’a pas réussi à franchir le cap qu’il visait et doit désormais se montrer patient.
Le vendredi. « Après les tests qu’on a pu faire ici, on s’était fixés l’objectif d’apporter des réglages pour le feeling du pilote. C’était difficile aujourd’hui parce que je n’ai pas eu les sensations que j’aimerais et je n’arrive pas à passer le cap pour être dans la bonne seconde. Je commence un peu à m’agacer, à donner une moins bonne énergie dans mes commentaires. Et, ça, c’est pas très bon. J’essaie de me calmer après les séances. Et le fait de stagner sur les courses qui s’enchaînent, ça me met les boules, car en termes de commentaires, je ne sais plus quoi aller chercher. »
« Finalement, il faut rester dans ce que je peux dire et insister en étant patient. Et c’est ça qui est le plus dur parce que même si on peut essayer des choses, c’est toujours un équilibre... Ce n'est jamais "tout mieux" pour ensuite passer à un vrai cap. Et c’est pour ça que c’est un petit peu une journée décevante. Une fois que la douche est prise, ça permet quand même de souffler et se dire “aller”. En matière de pilotage, j’essaie des choses, des trajectoires. Sur le plan perso, je pense que j’ai vraiment plus de capacité d’essayer des choses, et en fait la moto ne répond pas correctement. Je sais pas combien de temps il faudra attendre, mais je pense qu’on est trop limités. »
Par rapport au test du Mugello. « Je suis comme au test, voire un peu plus vite, mais je suis à une seconde et demie de la vérité. Enfin, une seconde de la vérité, parce qu’après, la demi-seconde, ça va se chercher sur plus de confiance. Nakagami a fait un beau run et j’ai un peu raté la fin du mien. Je pense qu’un 1'46.2 était faisable, mais on a une seconde et t’as beau tout faire, elle ne vient pas. »
La direction du développement : « Je n'ai aucune idée du sens dans lequel on va, parce que je n’ai pas envie d’entrer trop dans la technique. J’essaie de rester sur mes sensations, mais je crois vraiment que la moto ne veut pas tourner. Il y a des endroits où elle accroche et d’autres endroits non. C’est presque qu’elle n’accroche pas aux bons endroits. Et c’est ça qui est très perturbant. Actuellement, Nakagami a réussi à s’adapter, mais il est dans sa zone et il arrive là à tirer le maximum de sa zone. Cela étant, je pense qu’il n’y a plus de marge d’évolution. »
« J’essaie de rentrer vite dans mon style. Je sais que ce style peut fonctionner et peut faire des différences. Pour l’instant, il crée des problèmes. Au moins, j’affiche encore plus le problème de la moto, mais ça ne me permet pas d’aller plus vite que les autres. C’est un peu dur à gérer. »
Les réactions de Honda : « J’aurais cru pouvoir sentir plus de différence dans les courses qui s’enchaînent, mais peut-être sommes nous limités par le règlement aussi. Je vois que ça travaille énormément. C’est vraiment impressionnant quand tu regardes en détail. C’est au-delà de mes capacités à tout comprendre. Le boulot est là. Mais le plus dur c’est de faire naître une bonne moto de base et en fait; elle n’est pas encore bien née cette moto. »